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Les robots ont longtemps captivé notre imagination, que ce soit à travers les personnages emblématiques de la science-fiction comme C-3PO ou R2-D2, ou des intelligences artificielles désincarnées telles que Joshua dans le film WarGames. Ces visions, bien que fictives, ont alimenté des questions fascinantes sur la nécessaire corporalité de l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, ces interrogations ne sont plus l’apanage de la science-fiction mais représentent un réel défi pour les chercheurs en robotique. La question se pose alors : l’IA a-t-elle besoin d’un corps pour véritablement comprendre et interagir avec le monde qui l’entoure ?
Les limites de l’IA désincarnée
Les systèmes d’intelligence artificielle actuels, bien qu’avancés, montrent des signes de faiblesse lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes complexes. Par exemple, les modèles de raisonnement avancés, bien qu’efficaces sur certaines tâches, s’effondrent face à des défis plus ardus. Une étude récente d’Apple révèle que ces systèmes, appelés « Large Reasoning Models », échouent souvent à raisonner de manière cohérente lorsque les problèmes deviennent trop complexes. Ils ne réfléchissent pas réellement comme les humains, manquant souvent de logique interne dans leurs processus de raisonnement.
Nick Frosst, ancien chercheur chez Google, explique que ces modèles se contentent de prédire les mots suivants dans une phrase, ce qui est très différent de la manière dont les humains abordent la pensée et le raisonnement. Cette limitation souligne l’importance pour ces systèmes de sortir des schémas purement computationnels pour tendre vers une compréhension plus holistique et incarnée.
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La cognition : bien plus que de la simple computation
Historiquement, l’intelligence artificielle a suivi le modèle de l’IA traditionnelle, souvent appelée « Good Old-Fashioned Artificial Intelligence » (GOFAI), où la cognition était vue comme une logique symbolique. Cependant, cette approche a montré ses limites, notamment lorsque les premiers robots se sont heurtés aux conditions désordonnées du monde réel. Les chercheurs ont alors commencé à explorer la cognition incarnée, une approche où l’intelligence ne réside pas uniquement dans le cerveau, mais est distribuée à travers tout le corps.
Cette idée s’inspire des découvertes en psychologie et en neurosciences, où l’on a constaté que des organismes comme les plantes et les animaux interagissent avec leur environnement de manière adaptative et non symbolique. Ainsi, la cognition pourrait être une interaction dynamique entre le corps et l’environnement, plutôt qu’une simple série de calculs abstraits.
Intelligence incarnée : une nouvelle manière de penser
L’idée d’une intelligence incarnée propose une approche différente où le corps joue un rôle actif dans le processus cognitif. Cecilia Laschi, pionnière en robotique souple, estime que pour obtenir une intelligence plus proche de la réalité, nous devons concevoir des corps robotiques plus flexibles et adaptatifs. Inspirés par des créatures comme le poulpe, ces robots peuvent s’adapter à leur environnement sans nécessiter de reprogrammation constante.
Les avantages d’une telle approche sont multiples. En déléguant certaines fonctions cognitives au corps lui-même, on réduit la charge computationnelle sur le « cerveau » du robot, ce qui permet de mieux gérer les environnements imprévisibles. L’intelligence incarnée se traduit par des interactions plus naturelles et une capacité à apprendre de l’expérience directe, à l’instar des organismes vivants.
De la chair et du retour d’information : matériaux autonomes
Pour que la robotique souple atteigne son plein potentiel, les chercheurs doivent réinventer la manière dont les machines perçoivent et réagissent à leur environnement. Le concept d’« intelligence physique autonome » (API) prend ici tout son sens. Ximin He, professeur à l’UCLA, travaille sur des matériaux capables de réguler eux-mêmes leurs mouvements grâce à des boucles de rétroaction intégrées.
Ces matériaux, tels que les gels réactifs et les polymères, peuvent non seulement réagir à des stimuli, mais aussi ajuster leurs mouvements en fonction de ces stimuli. Cela ouvre la voie à des machines capables de s’adapter, de décider et d’agir de manière autonome, sans intervention extérieure constante.
La robotique souple n’en est qu’à ses débuts, mais elle offre un potentiel immense pour l’avenir de l’intelligence artificielle. Ces avancées soulèvent une question fondamentale : à quel point une machine peut-elle devenir autonome et intelligente en intégrant les expériences physiques dans son apprentissage quotidien ?
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Wow, des robots poulpes ! On dirait que la science-fiction devient réalité. 🐙
Je me demande si l’IA incarnée pourrait un jour surpasser l’intelligence humaine ?
Merci pour cet article fascinant, j’ai appris beaucoup de choses sur la cognition incarnée !
Les robots qui s’adaptent comme des poulpes, c’est vraiment l’avenir. Qui aurait cru ?
Les robots inspirés par le poulpe, c’est un peu effrayant mais aussi tellement cool !
La question maintenant est : ces robots poulpes vont-ils remplacer nos animaux de compagnie ? 😂
Est-ce que quelqu’un d’autre trouve ça un peu flippant ? 🤔
J’adore l’idée que le corps participe au processus cognitif. Ça rend les robots plus humains !