Les extraterrestres bientôt en ligne ? La radioastronomie pourrait enfin ouvrir le dialogue avec une civilisation inconnue

L’humanité rêve depuis des siècles de découvrir d’autres civilisations avancées au-delà de notre planète bleue. Bien avant que l’exploration spatiale ne devienne une réalité, l’idée que nous pourrions ne pas être seuls a fasciné l’imaginaire collectif. Ce n’est qu’au 20e siècle que les scientifiques ont pris l’initiative d’essayer de communiquer avec d’éventuels extraterrestres à travers l’astronomie radio. Cette discipline utilise de gigantesques antennes sur des télescopes pour collecter et envoyer des ondes radio vers l’espace, ouvrant la voie à nos premières tentatives de contact. La quête de signaux extraterrestres reste cependant infructueuse, malgré des décennies d’efforts.

Les premières tentatives de communication

En 1924, la marine américaine a ordonné au public d’éteindre périodiquement leurs radios pour écouter d’éventuels messages martiens. Cependant, aucune communication extraterrestre n’a été détectée. Trois décennies plus tard, les physiciens Giuseppe Cocconi et Philip Morrison de l’université de Cornell ont mis en place un protocole de communication avec les extraterrestres. Ils ont proposé de chercher des signaux autour des étoiles similaires au soleil en utilisant la fréquence radio de 1 420 mégahertz, associée aux ondes de 21 centimètres émises par les atomes d’hydrogène neutres dans l’espace interstellaire, une fréquence avec un bruit de fond minimal.

Cette suggestion a donné naissance au projet international connu sous le nom de Search for Extraterrestrial Intelligence (SETI). L’institut SETI, financé par des fonds privés, ne cherche pas seulement des signes de vie, mais des vies aussi avancées que la nôtre, ou même plus. L’idée est non seulement de détecter des signaux, mais aussi d’échanger des idées avec d’éventuelles civilisations.

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Échecs et découvertes intrigantes

Le premier grand projet moderne du SETI a été mené par l’astronome Frank Drake en 1960. Son équipe a pointé un télescope radio de 85 pieds de diamètre vers deux étoiles à environ 64 trillions de miles de la Terre. Ces étoiles, ayant une luminosité proche de celle du soleil, ont été supposées abriter des planètes. Pendant quatre mois, le récepteur de l’antenne est resté à l’écoute de la fréquence suggérée par Cocconi et Morrison, mais aucun signal notable n’a été capté.

En 1977, un signal interstellaire prometteur a été reçu par le télescope Big Ear à l’université d’État de l’Ohio. Ce signal, connu sous le nom de Wow! signal, a captivé les scientifiques par son intensité et sa localisation proche de la fréquence de 1 420 mégahertz. Bien que ce signal n’ait pas été expliqué immédiatement, des recherches ultérieures ont suggéré qu’il pourrait provenir d’une émission radio rare d’un nuage d’hydrogène dans l’espace, écartant ainsi l’hypothèse extraterrestre.

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Les messages envoyés vers l’espace

Depuis l’expérience de Drake en 1960, les scientifiques ont continué à écouter attentivement les signaux potentiels venus d’ailleurs, tout en envoyant des messages dans l’espace. En 1974, une équipe du télescope d’Arecibo à Porto Rico a émis le premier message interstellaire de la Terre. Ce message, composé de chaînes de 1 et de 0, représente l’humanité et ses réalisations, y compris des informations sur notre système solaire et les éléments de base de l’ADN. Conçu par des scientifiques de l’université de Cornell et d’Arecibo, il est en route vers l’amas d’étoiles Messier 13, un voyage qui prendra environ 25 000 ans.

En 2001, des scientifiques en Crimée ont envoyé une série de signaux vers des étoiles semblables au soleil situées entre 46 et 68 années-lumière. Ces messages comprenaient des performances de thérémine, une initiative musicale renouvelée en 2008 lorsque la NASA a diffusé la chanson « Across the Universe » des Beatles vers l’étoile Polaire, située à environ 320 années-lumière de la Terre.

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Les défis et espoirs du projet SETI

Malgré l’enthousiasme autour des recherches SETI, ces initiatives rencontrent des obstacles. Au sein de la communauté scientifique, le projet a une réputation mitigée, suscitant scepticisme et même crainte. Des experts tels que Stephen Hawking ont mis en garde contre les dangers potentiels d’un contact extraterrestre, bien que certains chercheurs, comme Abel Méndez, ne soient pas inquiets d’une menace extraterrestre.

Les défis techniques persistent également. Rebecca Charbonneau, historienne de la science à l’Institut américain de physique, souligne que malgré l’amélioration de la sensibilité des télescopes radio, nous ne faisons que deviner en nous basant sur nos propres technologies de communication. Il n’est pas garanti que les extraterrestres utilisent des signaux radio. Charbonneau a récemment publié un livre sur la recherche SETI durant la guerre froide, illustrant les débuts du projet.

Un avenir prometteur pour la recherche extraterrestre

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Les découvertes planétaires récentes redonnent de l’espoir au projet SETI. Ces dernières décennies, les scientifiques ont identifié des milliers de planètes au-delà de notre système solaire. Plus récemment, des études suggèrent qu’un tiers des planètes autour des étoiles les plus courantes de notre galaxie pourrait potentiellement abriter la vie.

Des chercheurs comme Abel Méndez contribuent à affiner la recherche. Bien qu’il ne participe pas directement aux efforts de communication interstellaire du SETI, son travail aide à cibler les observations des télescopes. Méndez a développé un outil appelé Indice de Similarité avec la Terre pour identifier des mondes similaires au nôtre, susceptibles d’abriter la vie. Il maintient également une liste évolutive d’exoplanètes, identifiant celles qui pourraient contenir de l’eau liquide à leur surface.

Alors que le projet SETI continue de chercher des signes de vie intelligente, les questions demeurent. Quelles découvertes futures influenceront notre compréhension de l’univers et de notre place en son sein ?

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