Après le livre comestible de Volkswagen, une nouvelle méthode de culture nous propose aujourd’hui une banane sans le moindre gaspillage, très certainement plus utile face aux pénuries alimentaires.
Des bananes de l’âge de glace
Au Japon, la banane de Mongee, prononcée « mon-gay », est donc une banane dont la peau est comestible. La Mongee, qui signifie « incroyable », est cultivée par D&T Farm, dans la préfecture japonaise d’Okayama, en utilisant la méthode d’alternance gel et dégel qui imite les températures et les conditions de croissance de l’ère glaciaire. Contrairement à aujourd’hui où les bananes sont des fruits tropicaux, les bananiers de l’âge de glace subissaient de longues périodes d’hibernation et poussaient à des températures telles que 12 ou 13 °C.
Afin de recréer le même environnement qu’il y a 20 000 ans, les agriculteurs de D&T congèlent d’abord les jeunes plants de bananiers à -60 °C, puis les décongèlent et les replantent. Les changements de température encouragent les semis à croître très rapidement et donnent un fruit beaucoup plus sucré et 100 % comestible. Un avantage supplémentaire est que la méthode de gel-dégel n’implique pas de pesticides ou de modification génétique.
Bien que les bananes Mongee arrivent à maturité au bout de quatre mois environ (par opposition aux deux années de croissance nécessaires aux bananes ordinaires), seule une dizaine de bananes est vendue chaque semaine à Okayama. Les fruits sont encore très chers – environ 7,50 $ pièce. Selon D&T, les peaux sont riches en vitamine B6, en magnésium et en tryptophane, un constituant de la sérotonine, qui aide au sommeil.
Le Japon contre la faim
Les bananes Mongee ont attiré l’intérêt de diverses entreprises dont la multinationale de l’agriculture Dole Foods. En plus des bananes, D&T a réussi à cultiver et récolter papaye, cacao, mangoustan et noix de cajou en utilisant la même méthode. À terme, la société espère développer des variétés améliorées de blé, de soja et de maïs grâce à l’éveil par congélation-décongélation, pour permettre la culture en Sibérie et dans d’autres climats froids. Une nouvelle méthode de sélection qui aidera les bananiers à se développer rapidement à basse température et, on l’espère, finira par mettre fin aux pénuries alimentaires.