EN BREF
  • 🔬 Un groupe de chercheurs de l’université Rice a développé une méthode de traitement nasale pour le cancer du pancréas.
  • 💊 Le médicament amifostine est réutilisé pour une administration ciblée, réduisant les effets secondaires.
  • 📈 Les essais cliniques de phase 1 et 2 montrent une amélioration significative des taux de survie.
  • 🔍 Cette innovation pourrait transformer les stratégies thérapeutiques pour l’un des cancers les plus agressifs.

Le cancer du pancréas est l’une des formes de cancer les plus agressives, causant près de 52 000 décès chaque année aux États-Unis. Face à ce fléau, des chercheurs ont mis au point une approche révolutionnaire qui pourrait transformer le paysage thérapeutique de cette maladie. Sous la direction du chimiste James Tour de l’Université Rice, une méthode de délivrance nasale ciblée a été développée pour réutiliser le médicament WR-2721, ou amifostine, traditionnellement administré par voie intraveineuse. Cette percée pourrait offrir de nouvelles options aux patients souffrant de cancers pancréatiques inopérables, en améliorant considérablement les résultats des traitements. Alors que le cancer du pancréas se situe à proximité d’organes vitaux, rendant les traitements complexes et souvent dangereux, cette innovation représente un espoir tangible pour de nombreux patients.

Sniffer le cancer

Pour les patients avec des tumeurs non réséquables, les choix thérapeutiques sont extrêmement limités. Cette nouvelle recherche, ayant déjà avancé aux essais cliniques de phase 1 et 2, vise à protéger les tissus sains des dommages causés par les radiations. Cela pourrait améliorer les résultats des patients dans un domaine qui a désespérément besoin d’innovation. James Tour, professeur de chimie à Rice, a déclaré : « Nous repoussons les limites du traitement par radiations tout en protégeant les tissus sains. Cette avancée pourra bientôt soutenir les patients qui avaient auparavant peu d’options de traitement. » Les fondements de ce travail innovant remontent à près de deux décennies, soutenus par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), explorant des solutions nanoparticulaires pour les scénarios d’empoisonnement par radiations liés aux retombées nucléaires.

En évoluant, le projet a ouvert la voie à la réutilisation de l’amifostine, un médicament développé dans les années 1970 au Walter Reed Medical Center. Bien que l’amifostine soit approuvée par la FDA pour une administration intraveineuse, ses effets secondaires, tels que la nausée et l’hypotension, ont limité son acceptation parmi les cliniciens et les patients. L’équipe de Tour a découvert que l’administration orale de l’amifostine pouvait protéger sélectivement le tractus gastro-intestinal des radiations tout en minimisant les effets indésirables. Cependant, le défi résidait dans le fait que les acides de l’estomac dégradaient souvent le médicament avant qu’il n’atteigne les intestins.

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Nouveau médicament nasal

Après avoir surmonté des défis financiers qui ont ralenti leur progression, le projet a repris de l’élan grâce à des efforts collaboratifs avec le MD Anderson Cancer Center. Des études précliniques menées sur des modèles de souris ont montré des résultats prometteurs : les souris recevant de l’amifostine par voie orale avec un traitement par radiation simulée ont affiché un taux de survie de 100 % après dix jours, tandis que leurs homologues non traités n’ont pas survécu. De plus, la combinaison de l’amifostine avec la radiothérapie corporelle stéréotaxique dans un modèle de tumeur pancréatique a presque triplé les temps de survie, suggérant que des résultats humains similaires pourraient améliorer considérablement le pronostic des patients.

L’approche innovante en cours d’exploration utilise soit un tube nasoduodénal, soit un comprimé oral spécialement enrobé conçu pour contourner les acides gastriques, permettant de délivrer efficacement l’amifostine directement au duodénum, la partie supérieure du tractus gastro-intestinal. Cibler cette zone critique permet de protéger les cellules saines des dommages causés par les radiations sans déclencher d’effets secondaires systémiques. « Le duodénum est particulièrement vulnérable pendant la radiothérapie pour le cancer du pancréas », a noté Guy Yachin, cofondateur et PDG de Xerient, la startup biotech collaborant avec Rice et MD Anderson.

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Radiothérapie à haute dose

Historiquement, la radiothérapie à haute dose a été considérée comme bénéfique pour améliorer les taux de survie chez les patients atteints de cancer du pancréas non résécable. Cependant, son application a souvent été limitée en raison des inquiétudes concernant la toxicité gastro-intestinale à des doses dépassant les 45 Gy. Cette nouvelle recherche indique que des doses plus élevées pourraient être essentielles pour une éradication efficace des tumeurs, répondant ainsi à un manque de longue date dans les options de traitement. Yachin a ajouté : « La radiothérapie à haute dose a toujours été théorique, mais nous n’avons pas eu les outils nécessaires pour protéger les tissus sains environnants. Cette innovation pourrait enfin transformer cette théorie en pratique. »

Avec l’approbation de la FDA en vue, l’équipe de recherche est prête à lancer les essais cliniques de phase 1 et 2. Ces essais évalueront rigoureusement la sécurité et l’efficacité de la méthode de délivrance nasoduodénale, assurant une administration précise du médicament au duodénum et accélérant sa transition vers une utilisation clinique. En naviguant dans les défis complexes du traitement du cancer du pancréas, cette approche novatrice promet d’améliorer considérablement les taux de survie des patients face à l’une des batailles les plus difficiles contre le cancer.

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Un avenir prometteur

La recherche sur le cancer du pancréas est à un tournant important avec cette nouvelle méthode de traitement. Les équipes impliquées espèrent que cette avancée conduira à des traitements plus sûrs et plus efficaces, offrant un nouvel espoir aux patients. Cependant, il reste des obstacles à surmonter, notamment en termes de financement et de validation clinique à grande échelle. Le défi est de taille, mais les bénéfices potentiels sont immenses.

Alors que le monde médical attend avec impatience les résultats des essais cliniques en cours, la question demeure : cette innovation pourra-t-elle réellement transformer le traitement du cancer du pancréas et sauver des milliers de vies chaque année ?

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Jessica, journaliste expérimentée avec dix ans en management et production de contenu, est diplômée en Communication et Médias de Sciences Po. Elle apporte une vision éclairée de l'innovation et suit de près les tendances médiatiques. Son expertise stratégique enrichit chaque article d'une précision et d’une rigueur uniques. Contact : [email protected].

10 commentaires
  1. C’est génial ! Merci aux chercheurs de l’université Rice pour cette innovation. Ça donne de l’espoir à tant de gens. 💪

  2. Je suis impressionné ! Mais comment ça fonctionne exactement pour détecter le cancer du pancréas avant qu’il ne se propage ?

  3. Enfin une bonne nouvelle dans la lutte contre le cancer ! Espérons que cela sera disponible bientôt pour ceux qui en ont besoin.

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