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Dans un tournant majeur pour l’industrie maritime mondiale, l’Organisation maritime internationale (OMI) a adopté un plan de tarification du carbone, marquant ainsi une première historique. Cette initiative, bien que controversée, vise à réduire les émissions de carbone du secteur maritime, qui représentent environ 3 % des émissions mondiales. Malgré l’opposition des États-Unis, ce plan devrait être officiellement adopté fin 2025, avec pour objectif d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Les implications de ce plan sont vastes et pourraient transformer le paysage mondial du transport maritime.
L’OMI trace une voie historique
Les nouvelles règles mises en place par l’OMI s’appliqueront aux navires de plus de 5 000 tonnes brutes. Ces navires seront évalués selon deux critères d’émissions distincts. Ceux qui ne respectent pas l’objectif le plus strict devront payer une amende de 100 $ par tonne de CO₂ ou de gaz à effet de serre équivalent. Les navires ne respectant même pas le seuil le plus bas pourront se voir infliger des pénalités allant jusqu’à 380 $ par tonne. Au lieu de payer ces amendes, les propriétaires de navires auront la possibilité d’acheter des crédits carbone auprès de navires utilisant des carburants plus propres pour atteindre les deux objectifs.
Le but principal est de réduire les émissions de gaz à effet de serre par unité de carburant de 17 % d’ici 2028 et de 21 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2008. L’objectif plus accessible est une réduction de 4 % d’ici 2028, augmentant à 8 % d’ici 2030. Les fonds générés, estimés à environ 10 milliards de dollars par an, seront utilisés pour aider l’industrie maritime à adopter des technologies à faible émission de carbone et à soutenir les pays les plus touchés par ces changements, une partie du plan avec laquelle les États-Unis ne sont pas d’accord.
Les discussions mondiales révèlent des divisions
Le vote de l’OMI a mis en lumière les divisions entre les pays sur cette question. Soixante-trois nations, dont la Chine, l’Union européenne, l’Inde et le Japon, ont soutenu le plan. Par ailleurs, seize pays, principalement des États producteurs de pétrole comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Russie et Bahreïn, ont voté contre. Vingt-cinq autres pays, incluant certaines nations insulaires du Pacifique, ont choisi de ne pas voter.
Les États-Unis, quant à eux, ont quitté les discussions et ont averti qu’ils prendraient des « mesures réciproques » si des navires américains étaient sanctionnés en vertu des nouvelles règles. Cet accord, qui a mis près de deux ans à être conclu, reflète une solution de compromis. Certains pays préconisaient une taxe simple sur toutes les émissions, tandis que d’autres préféraient un système où les navires pourraient échanger des crédits de pollution.
Les nations insulaires du Pacifique, qui sont fortement menacées par la montée des niveaux de la mer, ont plaidé pour une redevance uniforme afin d’encourager une utilisation plus rapide des carburants verts. Cependant, les grands pays exportateurs, ainsi que récemment les États-Unis, ont exprimé leur inquiétude quant au fait que ces coûts supplémentaires pourraient augmenter les prix des produits, notamment alimentaires, alors que les carburants à faibles émissions restent difficiles à obtenir.
Les enjeux économiques et environnementaux
Le plan de l’OMI ne se limite pas à une simple régulation des émissions ; il constitue également un signal fort pour l’industrie maritime mondiale. L’objectif ambitieux de réduire les émissions de carbone pourrait redéfinir les pratiques commerciales et stimuler l’innovation technologique. Les navires devront adopter des solutions énergétiques plus propres, ce qui pourrait entraîner une augmentation significative des investissements dans la recherche et le développement de technologies vertes.
La transition vers des carburants plus propres représente un défi économique majeur pour de nombreux pays, en particulier ceux dont l’économie dépend fortement des exportations maritimes. Cependant, les fonds générés par la tarification du carbone pourraient jouer un rôle crucial en finançant des projets d’infrastructure verte et en soutenant les économies des pays en développement. La question demeure de savoir si l’industrie est prête à embrasser ce changement ou si elle résistera aux pressions internationales.
Vers un avenir durable pour le transport maritime
L’adoption de ce plan par l’OMI représente un jalon important dans la lutte contre le changement climatique. Le secrétaire général de l’OMI, Arsenio Dominguez, a qualifié cet accord de moment crucial. « Cet accord, bien qu’imparfait, nous donne une base solide pour avancer », a-t-il déclaré. « Nous avons franchi une nouvelle étape vers la lutte contre le changement climatique et la modernisation du transport maritime mondial. »
Le succès de ce plan dépendra de la coopération internationale et de la volonté des pays de surmonter leurs différends pour atteindre un objectif commun. La question reste de savoir si cette initiative encouragera d’autres secteurs à suivre l’exemple du transport maritime dans la transition vers des pratiques plus durables.
Alors que l’industrie maritime se prépare à une transformation radicale, la question qui se pose est de savoir comment les différents pays et acteurs économiques vont s’adapter à ces nouvelles exigences. Cette transition écologique réussira-t-elle à équilibrer les besoins économiques et environnementaux, et comment ces changements influenceront-ils les politiques mondiales à l’avenir ?
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Enfin une décision qui va dans le bon sens pour notre planète ! 😊
Comment l’OMI compte-t-elle s’assurer que tous les pays respectent la taxe ?
C’est une excellente nouvelle pour l’environnement, mais comment les petites entreprises maritimes vont-elles s’en sortir avec ces coûts supplémentaires ?
Les États-Unis ont vraiment besoin de revoir leur position sur le climat ! 😠
Est-ce que cette taxe va vraiment réduire les émissions ou simplement augmenter les coûts pour les consommateurs ?
Bravo à l’OMI pour avoir pris cette décision audacieuse !