EN BREF
  • 🌊 Un matériau innovant est créé à partir d’eau de mer, d’électricité et de CO2.
  • Le processus imite la manière dont les coraux et mollusques forment leurs coquilles.
  • Ce substitut de sable permet de réduire les émissions de carbone dans la fabrication de ciment.
  • Les propriétés du matériau peuvent être ajustées pour diverses applications de construction.

La fabrication de ciment est l’un des processus industriels les plus polluants au monde. Avec une demande mondiale en constante augmentation, la recherche de solutions plus durables devient cruciale. Une percée scientifique promet de révolutionner cette industrie : un matériau innovant développé par l’Université Northwestern pourrait remplacer le sable dans le béton, tout en capturant le dioxyde de carbone. Ce matériau étrange, une pâte blanche, est fabriqué à partir d’eau de mer, d’électricité et de CO2, et pourrait bien résoudre la pénurie de sable, tout en rendant la production de ciment plus écologique.

Un nouveau matériau prometteur

Le béton est le matériau artificiel le plus utilisé sur la planète, mais il est également l’un des plus polluants à produire. La fabrication de ciment nécessite des quantités énormes de sable, une ressource de plus en plus difficile à exploiter, tant pour des raisons financières qu’environnementales. Pour répondre à ce défi, des scientifiques de l’Université Northwestern ont développé un matériau composé de carbonate de calcium et d’hydroxyde de magnésium, obtenus à partir d’eau de mer, d’électricité et de CO2. Le processus de fabrication rappelle celui des coquilles de coraux et de mollusques. Deux électrodes dans un réservoir émettent un courant électrique faible qui divise les molécules d’eau en gaz hydrogène et ions hydroxyde. Lorsque du CO2 est ajouté, la composition chimique de l’eau change, augmentant les niveaux d’ions bicarbonates. Ces ions réagissent avec d’autres ions naturels dans l’eau de mer, produisant des minéraux solides.

Un échantillon du nouveau matériau qui réduit le carbone, fabriqué à partir d'eau de mer, d'électricité et de CO2

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La flexibilité de la production

Ce matériau novateur présente des propriétés modulables. En ajustant le débit, le timing et la durée du CO2 et de l’eau de mer, ainsi que la tension et le courant électrique, les chercheurs peuvent personnaliser la composition chimique, la taille, la forme et la porosité du matériau. Cette flexibilité permet de développer des matériaux adaptés à différentes applications. Alessandro Rotta Loria, auteur principal de l’étude, souligne que cette capacité de personnalisation ouvre la voie à une multitude d’utilisations possibles, allant des matériaux de construction comme le plâtre et la peinture au remplacement du sable dans le béton. La production de ce matériau est non seulement plus verte, mais elle génère également de l’hydrogène comme sous-produit, qui peut être utilisé comme carburant propre.

En modifiant le processus de fabrication, les chercheurs peuvent adapter le matériau pour différentes utilisations

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Un impact environnemental positif

La fabrication traditionnelle de ciment est responsable d’une grande part des émissions de CO2. Grâce à ce nouveau processus, non seulement la nécessité d’extraire d’énormes quantités de sable est réduite, mais le CO2 utilisé pourrait provenir des émissions des usines de ciment traditionnelles. Cela créerait un cercle vertueux où le CO2 est capturé à la source et transformé en matériau de construction. Si ces usines sont situées près des côtes, l’océan voisin pourrait fournir l’eau de mer nécessaire pour alimenter les réacteurs dédiés, rendant ainsi ces matériaux en véritables puits de carbone. Cette innovation pourrait faire une différence significative dans la décarbonisation de l’industrie du ciment, bien qu’elle ne soit pas une solution miracle pour produire un ciment entièrement vert.

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Défis et perspectives futures

Bien que prometteur, ce processus doit encore faire ses preuves à l’échelle industrielle. Les matières premières – eau de mer, électricité et CO2 – ne sont ni rares ni coûteuses, mais il est essentiel de démontrer l’efficacité et la viabilité économique de cette méthode à grande échelle. Si cette technologie s’avère moins coûteuse que l’extraction et le transport du sable traditionnel, elle pourrait transformer l’industrie du ciment. Cependant, il reste à surmonter l’étape de la cuisson du ciment, où le sable est chauffé à plus de 1 400°C, une étape qui génère la majorité des émissions de carbone. L’avenir de cette innovation dépendra de sa capacité à s’intégrer dans des délais commerciaux et à résister à l’examen minutieux des décideurs économiques.

Le développement de ce substitut de sable capturant le carbone ouvre de nouvelles perspectives pour rendre l’industrie du ciment plus durable. Pourtant, cette innovation ne résoudra pas à elle seule tous les défis environnementaux. Comment cette technologie s’intégrera-t-elle dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et quels seront ses impacts économiques et écologiques à long terme ?

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Lynda, journaliste passionnée par l'innovation, cumule près de dix ans d'expérience en rédaction web. Diplômée de Paris-Sorbonne et formée en Search Marketing, elle allie expertise rédactionnelle et optimisation SEO. Curieuse, elle décrypte les tendances technologiques pour Innovant.fr. Contact : [email protected].

8 commentaires
  1. Comment est-il possible de produire un matériau aussi complexe avec seulement de l’eau de mer, de l’électricité et du CO2 ? 🤔

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