EN BREF
  • 🕸️ Découverte de deux espèces d’araignées, Metellina merianae et Meta menardi, infectées par un champignon parasite.
  • Le champignon Gibellula attenboroughii manipule le comportement des araignées pour favoriser la dispersion de ses spores.
  • Adaptabilité du champignon : ses spores changent de stratégie de dispersion selon l’environnement.
  • Possibilité que ce champignon soit plus répandu qu’on ne le pensait, avec des variantes encore inconnues.

Le jeu vidéo The Last of Us a captivé des millions de joueurs grâce à son univers post-apocalyptique où un champignon infecte les humains, les transformant en créatures agressives. Bien que cette histoire soit fictive, une découverte récente par une équipe de tournage de la BBC pourrait bien rappeler cet univers. Lors de la préparation de la série Winterwatch, ils ont découvert un phénomène intrigant : des araignées momifiées par un champignon parasite. Cette découverte a suscité l’intérêt des scientifiques, qui se sont penchés sur ce phénomène fascinant.

Le secret des araignées suspendues

Les observations ont révélé que ce phénomène affectait deux espèces d’araignées cavernicoles, Metellina merianae et Meta menardi. Ces arachnides, habituellement adeptes de la prédation passive, construisent leurs toiles dans des endroits abrités, loin des regards. Cependant, les spécimens infectés se retrouvaient dans des zones exposées, en contradiction avec leur comportement naturel. Cela a intrigué les chercheurs, qui ont entrepris d’examiner plus attentivement ces cadavres d’araignées momifiées.

Le coupable derrière ce changement de comportement est un champignon entomopathogène récemment identifié, nommé Gibellula attenboroughii. Ce champignon parasite les araignées, les forçant à quitter leur habitat protégé pour des zones plus exposées, favorisant ainsi la dissémination des spores du champignon. Ce comportement est une stratégie astucieuse de la part du champignon pour maximiser sa propagation.

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Des araignées zombifiées

Les modifications comportementales observées chez les araignées infectées par Gibellula attenboroughii rappellent celles induites par d’autres champignons parasites, tels que les Ophiocordyceps. Ces derniers, bien connus pour parasiter les fourmis dans la forêt atlantique brésilienne, modifient le comportement de leurs hôtes en manipulant les niveaux de dopamine dans leur système nerveux.

La dopamine, un neurotransmetteur essentiel, joue un rôle crucial dans le mouvement et le comportement. En altérant les niveaux de dopamine chez les araignées, Gibellula attenboroughii les pousse à adopter des actions favorables à sa propagation. Les araignées infectées se déplacent vers des zones exposées, où elles finissent par mourir, facilitant ainsi la dispersion des spores du champignon. Cette stratégie permet au champignon de continuer à infecter de nouveaux hôtes, garantissant ainsi sa survie et sa prolifération.

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Un champignon aux multiples visages

Les analyses microscopiques de Gibellula attenboroughii ont montré que ce champignon possède une capacité d’adaptation remarquable. Sa capacité à adapter ses spores à l’environnement est fascinante. Dans des environnements confinés, les spores se propagent en colonnes, tandis que dans des grottes avec une meilleure circulation de l’air, la dispersion est plus diffuse. Cette adaptabilité permet au champignon de maximiser ses chances de survie.

Créature arachnide envoûtée

Des études supplémentaires ont révélé la présence possible de ce champignon chez des araignées au Pays de Galles. Bien que les preuves ne soient pas encore concluantes, l’idée que Gibellula attenboroughii puisse infecter d’autres espèces d’araignées dans différentes régions est intrigante. Les chercheurs continuent d’explorer cette possibilité, examinant des collections d’herbiers et la littérature mycologique locale pour identifier d’autres occurrences potentielles de ce champignon.

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Une découverte aux implications vastes

La découverte de Gibellula attenboroughii en Irlande du Nord a mis en lumière la complexité et l’ingéniosité des interactions entre les parasites et leurs hôtes. En modifiant le comportement des araignées, ce champignon maximise la dispersion de ses spores, garantissant ainsi sa reproduction et sa survie à long terme. Ce phénomène soulève de nombreuses questions sur l’évolution des stratégies parasitaires et leur impact sur les écosystèmes.

Les indices suggèrent que ce champignon pourrait être plus répandu qu’on ne le pensait initialement, avec des variantes encore inconnues. Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour les chercheurs en mycologie et en biologie des arachnides. La possibilité de découvrir d’autres espèces de champignons aux capacités similaires est excitante et pourrait révéler des mécanismes encore plus complexes d’interaction parasitaire.

La fascination pour ce phénomène pourrait bien s’étendre au-delà des scientifiques, suscitant l’intérêt du grand public pour ces interactions mystérieuses et complexes entre parasites et hôtes. Quel autre secret fascinant la nature pourrait-elle encore nous réserver dans le monde des parasites et de la biologie des araignées ?

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Gaspard Roux, journaliste passionné par l'innovation et la culture geek, apporte son regard expert à Innovant.fr. Diplômé d'une école de journalisme à Marseille, il allie une approche dynamique et une grande curiosité pour explorer les sujets technologiques de demain. Résidant dans cette ville vibrante, Gaspard s'engage à rendre accessibles les avancées les plus complexes, proposant à ses lecteurs des analyses claires et captivantes sur les grandes tendances de l'innovation. Contact : [email protected]

9 commentaires
  1. antoinechevalier le

    Merci pour cet article fascinant ! J’adore apprendre des choses nouvelles, même si elles sont un peu effrayantes. 😅

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