EN BREF
  • 🌌 Les astronomes ont découvert un gigantesque jet de trou noir datant de l’univers primitif, s’étendant sur 200 000 années-lumière.
  • 🔭 Ce jet a été détecté grâce au réseau de radio-antennes LOFAR, offrant une précision inégalée dans les observations.
  • 💡 La découverte remet en cause l’idée que seuls les trous noirs massifs peuvent produire de puissants jets.
  • 📡 Les futures recherches pourraient révéler d’autres jets similaires, enrichissant notre compréhension de l’évolution des galaxies.

Les mystères de l’univers ne cessent de surprendre les scientifiques, et la récente découverte d’un gigantesque jet de trou noir dans l’univers primitif en est un parfait exemple. Ce jet, qui s’étend sur 200 000 années-lumière, est le plus grand jamais observé à partir d’une époque aussi lointaine. Composé de deux lobes massifs, ce phénomène cosmique pourrait bien transformer notre compréhension des trous noirs et de leur influence sur l’évolution des galaxies. Les astronomes, dirigés par Anniek Gloudemans, ont utilisé le réseau LOFAR pour détecter ce jet, qui provenait d’un quasar nommé J1601+3102, une source lumineuse située à environ 13 milliards d’années-lumière.

La découverte d’un jet colossal

Le jet géant découvert récemment n’est pas seulement remarquable par sa taille, mais aussi par son ancienneté. Il est apparu lorsque l’univers n’avait que 1,2 milliard d’années, soit environ 9 % de son âge actuel. Cette découverte bouleversante met en lumière l’existence de jets de trous noirs dès les premières époques cosmiques, un phénomène jusqu’alors inconnu. Grâce à des décennies d’observations, les astronomes ont pu comprendre que les trous noirs situés au centre des galaxies accumulent du gaz et de la poussière, formant un disque tourbillonnant. Ce processus libère une énergie colossale, propulsant ainsi des jets puissants.

Malgré la découverte de centaines de jets, notamment dans l’univers proche, aucun n’avait été observé à une époque aussi lointaine. Cette découverte non seulement confirme l’existence de tels jets dans l’univers primitif, mais elle pourrait aussi révolutionner notre compréhension des galaxies et de leur évolution. Les astronomes espèrent désormais que ces jets pourraient expliquer l’influence des trous noirs sur la formation et le développement des galaxies hôtes.

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Le quasar J1601+3102 : un objet cosmique fascinant

Le quasar J1601+3102, source de ce jet monumental, est une curiosité en soi. Doté d’une masse 450 millions de fois supérieure à celle du Soleil, ce quasar se trouve au cœur d’une galaxie éloignée de 10 à 13 milliards d’années-lumière. Découvert en 2022 grâce au réseau d’antennes radio LOFAR situé aux Pays-Bas, J1601+3102 s’est révélé être l’un des quasars les plus lumineux de sa catégorie, éclipsant même sa galaxie hôte.

Cette découverte a incité les chercheurs à réaliser des observations complémentaires. En utilisant les 51 antennes de LOFAR à travers l’Europe, ils ont pu obtenir une image du jet avec une précision vingt fois supérieure aux observations précédentes. Cette image a été cruciale pour confirmer l’ampleur du jet, révélant un lobe nord situé à 29 358 années-lumière du quasar et un lobe sud s’étendant sur 186 954 années-lumière. Ces données ont conduit les scientifiques à identifier ce dernier comme le contre-jet, faisant de lui le plus grand jet observé dans l’univers primitif.

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Les défis de la détection des jets dans l’univers primitif

Bien que les jets de trous noirs ne soient pas rares dans l’univers proche, leur détection dans l’univers primitif pose des défis uniques. La radiation résiduelle du Big Bang, connue sous le nom de fond diffus cosmologique, était beaucoup plus intense dans les premières époques de l’univers. Cette radiation interagit avec les jets de trous noirs, affaiblissant ainsi leurs émissions radio, ce qui les rend difficilement détectables avec les télescopes traditionnels.

Cependant, l’extrême luminosité et la taille du jet de J1601+3102 ont permis son observation depuis la Terre, malgré sa distance colossale. Selon les données de l’observatoire Gemini à Hawaii, le trou noir responsable de ce jet est relativement léger par rapport à d’autres quasars de l’univers primitif. Ce constat remet en question l’idée reçue selon laquelle seuls les trous noirs exceptionnellement massifs pourraient générer de tels jets puissants. Ainsi, cette découverte suggère que la taille d’un trou noir n’est pas nécessairement corrélée à la capacité de produire des jets d’une telle envergure.

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Implications pour l’étude des galaxies et de l’univers

Les jets de trous noirs, en libérant une énergie immense, peuvent potentiellement modifier l’évolution des galaxies par des mécanismes complexes qui régulent la matière disponible pour la formation des étoiles. Par conséquent, le quasar J1601+3102 se présente comme un laboratoire cosmique précieux pour étudier l’influence des jets sur les galaxies dans l’univers primitif. La découverte de ce jet pourrait ouvrir de nouvelles avenues de recherche, permettant de comprendre comment ces phénomènes ont façonné les galaxies à travers le temps.

À l’avenir, les astronomes prévoient de découvrir d’autres jets radio étendus dans l’univers primitif. Anniek Gloudemans, qui a dirigé cette recherche, affirme qu’il est probable que d’autres jets similaires existent, attendant d’être découverts. Ces futures découvertes pourraient enrichir notre compréhension des trous noirs et de leur rôle dans l’expansion et l’évolution de l’univers.

La découverte de ce jet colossal soulève de nombreuses questions fascinantes. Comment ces jets influencent-ils précisément l’évolution des galaxies? Quels autres secrets de l’univers primitif restent à découvrir? Ces recherches pourraient-elles un jour nous aider à mieux comprendre notre propre galaxie et son passé? Les réponses à ces questions pourraient bien redéfinir notre compréhension de l’univers tout entier.

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Gaspard Roux, journaliste passionné par l'innovation et la culture geek, apporte son regard expert à Innovant.fr. Diplômé d'une école de journalisme à Marseille, il allie une approche dynamique et une grande curiosité pour explorer les sujets technologiques de demain. Résidant dans cette ville vibrante, Gaspard s'engage à rendre accessibles les avancées les plus complexes, proposant à ses lecteurs des analyses claires et captivantes sur les grandes tendances de l'innovation. Contact : [email protected]

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