EN BREF
  • 🐟 Les zebrafish et mouches transgéniques sont conçus pour éliminer le methylmercure de l’environnement.
  • 🔬 Des gènes d’E. coli sont insérés pour produire des enzymes transformant le mercure en une forme moins nocive.
  • 🌍 Les organismes modifiés accumulent moins de la moitié du mercure par rapport aux groupes de contrôle.
  • 🏭 Possibilité d’utilisation industrielle pour traiter les déchets organiques contaminés par le mercure.

La pollution par le methylmercure représente un défi majeur pour notre environnement et notre santé. Ce composé toxique, présent dans beaucoup de poissons que nous consommons, pose des risques sérieux pour les écosystèmes et les organismes vivants. Afin de remédier à ce problème, des scientifiques développent des méthodes novatrices en utilisant des poissons et des mouches génétiquement modifiés pour éliminer le methylmercure de l’environnement. Ces initiatives scientifiques pourraient bien devenir des solutions révolutionnaires pour réduire la contamination par le mercure et protéger notre santé.

Comprendre la menace du methylmercure

Le methylmercure est reconnu comme l’un des polluants les plus dangereux de notre époque. Libéré dans l’environnement par des activités industrielles telles que la combustion du charbon, ce composé est hautement bioavailable. Cela signifie qu’il est facilement absorbé par les organismes aquatiques qui l’ingèrent, s’accumulant dans leurs tissus au fil du temps.

Le problème se complique lorsque ces organismes contaminés sont consommés par des prédateurs plus grands, amplifiant ainsi la contamination tout au long de la chaîne alimentaire. En fin de compte, ce cycle dévastateur atteint les humains qui consomment des poissons contaminés, entraînant des risques pour le système nerveux, les reins et même les fœtus des femmes enceintes. Cette menace croissante pour notre santé nécessite des solutions innovantes et efficaces.

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Des poissons et mouches modifiés comme solution

Face à ce défi, Dr. Kate Tepper et le Prof. Maciej Maselko de l’Université Macquarie en Australie se sont tournés vers des organismes déjà présents dans l’environnement : les poissons et les mouches. En modifiant génétiquement des zebrafish et des mouches drosophiles, ces chercheurs ont réussi à introduire des gènes d’E. coli dans l’ADN des animaux. Cette modification génétique permet la production de deux enzymes qui transforment le methylmercure ingéré en mercure élémentaire, beaucoup moins nocif.

Lors de tests en laboratoire, il a été observé que la majorité du mercure élémentaire s’évaporait sous forme gazeuse depuis le corps des animaux. Chez les zebrafish, ce gaz est probablement expulsé par les branchies, sans danger pour l’environnement en raison de sa concentration diluée. Cette transformation chimique réduit considérablement la toxicité du mercure et son potentiel d’accumulation dans les tissus biologiques.

Les principaux scientifiques sont la Dr Kate Tepper et le Professeur associé Maciej Maselko

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Impact sur l’accumulation de mercure

Une des découvertes clés de cette recherche est la diminution significative de l’accumulation de mercure dans les organismes modifiés. Comparés à leurs homologues non modifiés, les poissons et mouches transgéniques accumulent moins de la moitié de la quantité de mercure. Ce résultat est crucial, car il démontre que ces organismes peuvent effectivement réduire la charge de mercure dans l’environnement.

La forme larvaire des poissons-zèbres transgéniques, avec un marqueur de sélection à protéine fluorescente cyan dans leurs yeux

Les modifications génétiques ont également été conçues pour empêcher la reproduction de ces animaux dans la nature, minimisant ainsi le risque d’impacts écologiques imprévus. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la sécurité et l’efficacité de ces organismes avant leur déploiement dans la nature. Cette avancée scientifique offre une perspective prometteuse pour diminuer la pollution par le mercure dans les écosystèmes aquatiques.

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Applications industrielles et perspectives futures

Outre leur potentiel environnemental, ces organismes génétiquement modifiés pourraient avoir des applications industrielles. Par exemple, les mouches transgéniques pourraient être utilisées pour traiter les déchets organiques contaminés par le mercure dans des installations industrielles fermées. Dans ces environnements, le gaz mercuriel peut être capturé et éliminé, réduisant ainsi la libération de mercure dans la biosphère.

Selon Dr. Tepper, cette technologie pourrait être appliquée au traitement des eaux usées traitées, qui représentent environ un quart des émissions mondiales de mercure. Ces avancées ouvrent la voie à de nouvelles méthodes de réduction de la pollution par le mercure, soulignant l’importance de la recherche continue dans ce domaine. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Communications, marquant une étape importante dans la lutte contre la pollution par le mercure.

Alors que les scientifiques poursuivent leurs recherches, une question persiste : comment ces technologies pourront-elles être intégrées de manière sécurisée et efficace dans nos écosystèmes pour maximiser leur impact positif ?

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Gaspard Roux, journaliste passionné par l'innovation et la culture geek, apporte son regard expert à Innovant.fr. Diplômé d'une école de journalisme à Marseille, il allie une approche dynamique et une grande curiosité pour explorer les sujets technologiques de demain. Résidant dans cette ville vibrante, Gaspard s'engage à rendre accessibles les avancées les plus complexes, proposant à ses lecteurs des analyses claires et captivantes sur les grandes tendances de l'innovation. Contact : [email protected]

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