EN BREF
  • 🌿 Innovation écologique : des panneaux imprimés en 3D absorbent naturellement l’humidité intérieure.
  • 🛠️ Utilisation de déchets de carrière de marbre pour créer des matériaux durables et flexibles.
  • 🔍 Réduction de l’empreinte carbone avec une baisse de 85 % de l’indice d’inconfort par rapport aux murs traditionnels.
  • 🏗️ Vers une architecture durable en limitant la dépendance aux systèmes de ventilation énergivores.

La recherche scientifique continue de repousser les limites de l’innovation en matière de construction durable. Un groupe de chercheurs de l’ETH Zurich a récemment mis au point un nouveau matériau capable d’absorber l’humidité, destiné à être utilisé dans la construction de murs et de plafonds. Ces composants imprimés en 3D promettent de transformer la manière dont nous concevons et gérons les environnements intérieurs, en offrant une solution naturelle pour maintenir un niveau d’humidité confortable sans recourir à des systèmes de ventilation énergivores. En réduisant la nécessité d’une déshumidification mécanique constante, ce développement pourrait bien marquer une avancée majeure vers des bâtiments plus écologiques et économes en énergie.

La technologie des composants imprimés en 3D

L’innovation au cœur de ce projet réside dans l’utilisation de matériaux de construction imprimés en 3D, conçus pour absorber l’humidité de manière efficace. Ces panneaux muraux et plafonds ont été conçus à partir de déchets de carrière de marbre finement broyés, transformés en un matériau solide grâce à un liant géopolymère. Ce liant, constitué de métakaolin et d’une solution alcaline, permet de créer des composants durables, capables de prendre une multitude de formes grâce à la technologie d’impression par jet de liant.

Un mur en relief hexagonal imprimé en 3D conçu pour absorber lhumidité et créer un équilibre naturel dans lespace de vie

Les chercheurs ont réussi à produire un prototype mesurant 20×20 cm avec une épaisseur de 4 cm. Cette méthode de fabrication permet non seulement de réutiliser des matériaux de déchet, mais aussi de concevoir des solutions sur mesure adaptées à des besoins spécifiques. Cela ouvre la voie à une production de masse efficace et adaptable à divers types de constructions, tout en réduisant l’empreinte écologique associée aux matériaux de construction traditionnels.

Benjamin Dillenburger, un des membres de l’équipe de recherche, souligne que ce procédé permet de réaliser des composants dans une grande variété de formes, ce qui est crucial pour répondre aux exigences architecturales et esthétiques des bâtiments modernes. En d’autres termes, l’impression 3D ne se contente pas d’améliorer les performances environnementales, elle offre également une flexibilité inédite dans le design architectural. Cette innovation pourrait bien redéfinir les standards de la construction durable.

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Un impact environnemental réduit

La réduction de l’impact environnemental est un objectif clé de cette technologie. Les composants hygroscopiques développés par l’ETH Zurich ont été testés dans une simulation virtuelle, représentant une salle de lecture à Oporto, au Portugal. Cette simulation a permis de mesurer l’efficacité des matériaux en termes de régulation de l’humidité dans un espace utilisé par 15 personnes.

Des panneaux muraux imprimés en 3D aux courbes ondulantes combinant esthétique moderne et régulation de lhumidité pour un intérieur plus sain

Les résultats ont été significatifs : le recours à ces matériaux a permis de réduire l’indice d’inconfort de 75 % par rapport à un mur peint classique. En augmentant l’épaisseur des composants de 4 cm à 5 cm, l’indice d’inconfort a été réduit de 85 %. Cela démontre la capacité du matériau à maintenir un environnement intérieur confortable tout en minimisant la consommation d’énergie.

Au-delà du confort accru, ces composants se distinguent par leur faible impact environnemental comparé aux systèmes de ventilation traditionnels. Sur une période de 30 ans, ils pourraient contribuer à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, alignant ainsi leurs performances avec les objectifs de zéro émission nette visés par la Suisse d’ici 2050. Cette avancée technologique pourrait jouer un rôle crucial dans la transition vers des bâtiments plus écologiques et plus durables.

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Le potentiel des matériaux hygroscopiques

Les matériaux hygroscopiques développés par l’ETH Zurich reposent sur la capacité à absorber l’humidité lorsque le taux d’humidité est élevé, et à la libérer progressivement lorsque l’air est ventilé. Ce processus naturel permet de réduire la nécessité d’une ventilation mécanique continue et coûteuse en énergie.

Guillaume Habert, professeur en construction durable qui a supervisé le projet, explique que cette solution est particulièrement adaptée aux espaces à forte fréquentation, où les systèmes de ventilation traditionnels ne suffisent pas. L’utilisation de ces composants pourrait transformer la manière dont nous concevons les espaces publics et privés, en offrant une alternative naturelle et économe en énergie pour réguler l’humidité intérieure.

Ce matériau présente également un potentiel pour être raffiné et produit à une échelle industrielle, ce qui pourrait en faire une solution viable pour une large gamme de bâtiments, des logements aux infrastructures publiques. En réduisant notre dépendance aux systèmes de ventilation mécanique, ces matériaux pourraient contribuer à rendre nos environnements intérieurs plus sains et plus confortables tout en respectant les impératifs écologiques.

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Vers une architecture durable

Avec l’augmentation de la population urbaine et la pression croissante sur les ressources énergétiques, la nécessité de repenser nos méthodes de construction est plus urgente que jamais. L’intégration de matériaux hygroscopiques imprimés en 3D dans les designs architecturaux pourrait offrir une solution innovante pour répondre à ces défis.

En réduisant la dépendance aux systèmes énergivores de régulation de l’humidité, ces matériaux permettent de créer des environnements intérieurs plus confortables et durables. Ils offrent une double bénéfice : améliorer le confort des occupants tout en réduisant l’empreinte carbone des bâtiments.

Les architectes et les concepteurs sont désormais confrontés à une opportunité unique d’incorporer ces avancées dans leurs projets, contribuant ainsi à une transition vers des bâtiments plus respectueux de l’environnement. La construction durable n’est plus un concept lointain, mais une réalité tangible rendue possible par l’innovation technologique.

Les défis et les perspectives d’avenir

Bien que prometteurs, ces développements ne sont pas sans défis. La production à grande échelle de ces composants nécessitera des investissements dans de nouvelles infrastructures et une formation spécialisée pour les professionnels de la construction. De plus, l’acceptation de ces matériaux par le marché et les régulateurs est cruciale pour leur adoption à grande échelle.

Cependant, les perspectives d’avenir sont encourageantes. La technologie d’impression 3D continue de progresser, rendant la production de composants de construction de plus en plus efficace et accessible. Avec les préoccupations croissantes concernant le changement climatique et la durabilité, les solutions innovantes comme celles développées par l’ETH Zurich sont plus nécessaires que jamais.

Ce projet de recherche ouvre la voie à de nouvelles possibilités dans le domaine de la construction durable. Comment ces innovations seront-elles intégrées dans nos environnements bâtis pour maximiser leur impact positif ?

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Jessica, journaliste expérimentée avec dix ans en management et production de contenu, est diplômée en Communication et Médias de Sciences Po. Elle apporte une vision éclairée de l'innovation et suit de près les tendances médiatiques. Son expertise stratégique enrichit chaque article d'une précision et d’une rigueur uniques. Contact : [email protected].

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