Sous ses airs de révolution, Neom devient le symbole d’un cauchemar pour l’humanité et la planète

Neom, la ville futuriste de l’Arabie Saoudite, suscite de vives discussions. Conçue dans le cadre du plan ambitieux « Saudi Vision 2030 », Neom est censée symboliser l’innovation et la diversification économique d’un pays traditionnellement ancré dans le pétrole. Cette mégapole promet d’intégrer des technologies de pointe et des initiatives écologiques révolutionnaires. Cependant, derrière cette façade prometteuse, de nombreux défis humains et environnementaux émergent, jetant une ombre sur cette vision d’un avenir radieux. Les controverses entourant Neom ne cessent de croître, soulevant des interrogations sur la faisabilité et l’éthique de ce projet grandiose.

Une ambition écologique et technologique inédite

Neom est envisagée comme une vitrine de l’innovation technologique et écologique. Elle incarne les aspirations de l’Arabie Saoudite à se positionner à l’avant-garde du progrès mondial. Conçue pour s’étendre sur 170 km, « The Line » est un exemple de cette ambition avec ses deux gratte-ciels parallèles recouverts de miroirs. Cette structure linéaire vise à redéfinir la vie urbaine en maximisant l’efficacité spatiale.

Le projet prévoit également des moyens de transport 100 % électriques ou autonomes, soulignant une volonté de réduire l’empreinte carbone. L’énergie solaire et éolienne sont envisagées comme principales sources énergétiques, promouvant une autosuffisance énergétique exemplaire. En outre, Neom aspire à devenir un centre d’excellence scientifique, accueillant des laboratoires de recherche avancés et innovants.

Malgré ces objectifs ambitieux, la réalisation de Neom est semée d’embûches. Les défis techniques et logistiques posés par un projet de cette ampleur sont considérables. La question demeure : ces ambitions peuvent-elles réellement se concrétiser dans les délais et les budgets impartis ? L’ampleur de ces défis soulève des doutes quant à la capacité du projet à tenir ses promesses écologiques et technologiques.

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Des conditions de travail inacceptables

Le chantier de Neom, bien qu’impressionnant dans sa conception, est au cœur de graves préoccupations concernant les droits humains. Employant des dizaines de milliers d’ouvriers migrants, principalement originaires d’Asie et d’Afrique, les conditions de travail y sont souvent décrites comme précaires et inhumaines. Selon un rapport du Wall Street Journal, ces travailleurs sont confinés dans des camps surpeuplés, manquant des infrastructures de base nécessaires à une vie décente.

Les témoignages font état de violences et d’abus, incluant des cas de viols et de suicides, exacerbés par des retards de paiement fréquents. Ces retards, combinés à des conditions de vie déplorables, poussent certains ouvriers à des actes désespérés. De surcroît, des allégations de travail des enfants ont été signalées, ajoutant une dimension inquiétante aux problèmes déjà existants.

Ces conditions ont conduit à des émeutes sur le site en 2023, où les ouvriers ont protesté contre la qualité médiocre de leur nourriture. Ces événements soulèvent des questions éthiques majeures sur le traitement des travailleurs dans un projet censé refléter la modernité et le progrès. Comment l’Arabie Saoudite peut-elle concilier ses aspirations futuristes avec des pratiques de travail si controversées ?

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Un impact environnemental sous-estimé

Si Neom se veut un modèle de durabilité, les implications environnementales de sa construction sont préoccupantes. La ville, avec ses structures en miroir, pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la faune locale. Les miroirs, bien que spectaculaires, risquent de perturber des millions d’oiseaux migrateurs, potentiellement fatals pour ces espèces.

Projet NEOM de l’Arabie saoudite: « regard approfondi sur les controverses et enjeux autour d’un cauchemar humain et environnemental » @SciencePost_fr https://t.co/ZwUdUpvTb7

— AJE (@ajeasso) January 17, 2025

En outre, la consommation d’eau nécessaire pour la construction et l’entretien de Neom est considérable. Dans une région déjà aride, cette demande pourrait exacerber les tensions sur les ressources en eau. Les perturbations écologiques ne s’arrêtent pas là. Le désert environnant, fragile sur le plan écologique, subit une pression croissante à mesure que le projet avance. Ces impacts pourraient s’avérer irréversibles, compromettant l’équilibre de l’écosystème local.

Un rapport de l’organisation Environmental Science & Policy met en garde contre les projets à grande échelle dans des zones sensibles, soulignant les risques d’impacts environnementaux durables. Ces préoccupations mettent en lumière la nécessité d’une évaluation rigoureuse de l’impact environnemental et de stratégies pour minimiser les dommages potentiels. Neom peut-elle réellement être à la hauteur de ses promesses écologiques ?

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Une gestion chaotique du projet

Depuis l’annonce de Neom, le projet a été entaché par des retards et des problèmes de gestion. Initialement prévue pour s’étendre sur 170 km, « The Line » pourrait n’atteindre que 2,4 km d’ici 2030. Cette réduction drastique soulève des questions sur la planification et la viabilité du projet.

Des rapports internes révèlent l’absence d’un plan d’urgence global, ce qui aggrave les difficultés rencontrées. Les incidents graves, tels que les accidents de la route ou sur le chantier, se multiplient, mettant en évidence un manque de coordination et de prévoyance.

Bien que des mesures aient été prises, telles que la mise en place d’hôpitaux mobiles et de campagnes de sensibilisation à la sécurité, les problèmes persistent. Ces obstacles témoignent d’une gestion chaotique qui compromet l’avancement du projet. La question se pose : l’Arabie Saoudite peut-elle assurer une gouvernance efficace pour mener à bien un projet d’une telle envergure ?

Vers un avenir incertain

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Malgré les obstacles rencontrés, le prince héritier Mohammed ben Salmane demeure fermement engagé dans la réalisation de Neom. Le projet est vu comme une pierre angulaire des ambitions futuristes de l’Arabie Saoudite, destiné à renforcer l’image de modernité du royaume sur la scène internationale. Des événements prestigieux, tels que les Jeux asiatiques d’hiver en 2029 et la Coupe du monde de football en 2034, symbolisent cette volonté.

Cependant, les défis persistants en matière de durabilité, d’éthique et d’impact environnemental posent des questions cruciales. Neom, symbole d’innovation, pourrait-il se transformer en un cauchemar s’il échoue à répondre à ces enjeux ?

Alors que le projet avance, l’Arabie Saoudite doit trouver un équilibre entre ses ambitions grandioses et la réalité des défis sur le terrain. La réussite de Neom dépendra de la capacité du royaume à surmonter ces obstacles tout en préservant les valeurs humaines et écologiques essentielles. L’avenir de Neom est-il vraiment celui d’une utopie moderne, ou risque-t-il de devenir un monument des erreurs passées ?

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