Ce sera le jour du tout premier vol de la fusée Ariane 6, succédant à la célèbre Ariane 5. Ce lancement représente des années de travail pour des milliers de personnes à travers l’Europe. Cependant, cette mission, tant attendue, est déjà marquée par une ombre. Eumetsat, l’agence européenne de satellites météorologiques, a décidé de se retirer de cette mission, deux semaines seulement avant le décollage, préférant SpaceX et sa Falcon 9.

Un vol à vide

L’annonce de la défection d’Eumetsat a eu l’effet d’une bombe dans le secteur spatial européen. De nombreux cadres se sentent « trahis » par cette décision. Pour Ariane 6, cette perte est symboliquement lourde. Les finances d’ArianeGroup ne souffriront pas trop, mais l’impact sur l’image de marque est considérable. Démarrer avec un vol à vide est loin d’être la publicité souhaitée pour ce lancement inaugural.

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Ariane 6 doit déjà faire face à la comparaison avec sa grande sœur, Ariane 5, reconnue comme une fusée ultra-fiable. La nouvelle fusée peine à inspirer confiance et enthousiasme, ajoutant une pression supplémentaire pour ce premier vol.

Une fusée déjà has-been

Peut-on vraiment blâmer Eumetsat pour avoir choisi SpaceX? Falcon 9 est plus fiable, moins coûteuse et bien plus populaire. Ariane 6 semble en décalage, souffrant d’un retard technologique et esthétique. La fusée repose sur une architecture datée, avec des propulseurs à poudre, une technologie largement abandonnée par l’industrie.

Le calendrier d’Ariane 6 a pris trois ans de retard, exacerbé par la pandémie de Covid-19. Ce retard met en lumière des questions sur le savoir-faire d’ArianeGroup. Le projet semble déconnecté des innovations et des attentes actuelles.

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Ariane 6 ne fait pas rêver

Les ingénieurs qui ont fait le succès d’Ariane 5 ne sont plus là. La nouvelle génération est attirée par des projets plus « innovants » et « flexibles » dans le New Space. Frédéric Arnoux, professeur à l’école des Mines, note une fuite des cerveaux vers les États-Unis, particulièrement visible en France.

ArianeGroup a supprimé plus de 700 postes, tandis que SpaceX continue de recruter. Depuis 2020, SpaceX a plus d’employés qu’ArianeGroup. Ce déclin des talents européens pose une menace sérieuse pour l’avenir d’Ariane 6.

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🔍 Résumé
🚀 Première mission d’Ariane 6 sans satellite
💔 Déception et sentiment de trahison dans le secteur spatial européen
🕰️ Retard technologique et esthétique de la fusée
🧠 Fuite des talents vers les États-Unis
📉 Suppression de postes chez ArianeGroup

Les points importants à retenir:

  • La première mission d’Ariane 6 se fera sans satellite
  • La fusée souffre d’un retard technologique
  • La fuite des talents vers les États-Unis est préoccupante

Un avenir incertain

Malgré toutes ces critiques, Ariane 6 volera. Elle a des qualités certaines, notamment sa capacité à envoyer 11 tonnes en orbite géostationnaire, trois de plus que Falcon 9. Mais cette force n’est peut-être pas suffisante pour garantir son succès.

De plus, pour des raisons de souveraineté et de sécurité, certains acteurs européens n’ont pas d’autre choix que d’utiliser Ariane 6. Cependant, cette dépendance ne garantit pas un avenir radieux, surtout face à une concurrence croissante.

Le New Space européen, adversaire ou confrère?

Même en Europe, Ariane 6 pourrait perdre son monopole. De nombreux nouveaux lanceurs sont en développement en France, en Allemagne et en Espagne. Ces innovations pourraient bien mettre Ariane 6 en difficulté.

Au sein même d’ArianeGroup, des alternatives comme MaiaSpace commencent à émerger. Avec une enveloppe de 125 millions d’euros et des candidats à un plan de financement gouvernemental, MaiaSpace pourrait bien éclipser Ariane 6.

L’avenir d’Ariane 6 reste donc incertain. La fusée devra prouver sa valeur rapidement pour ne pas être reléguée aux oubliettes. Le 9 juillet sera-t-il le début d’une nouvelle ère ou le signe d’une fin proche pour Ariane 6?

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Lynda, journaliste passionnée par l'innovation, cumule près de dix ans d'expérience en rédaction web. Diplômée de Paris-Sorbonne et formée en Search Marketing, elle allie expertise rédactionnelle et optimisation SEO. Curieuse, elle décrypte les tendances technologiques pour Innovant.fr. Contact : [email protected].

13 commentaires
  1. PERIGNE Jérôme le

    Hélas, quand on compare le carnet de commandes (lancements) d’Ariane 6 (une dizaine par an) avec celui de Falcon 9 (plus d’une centaine par an), on comprend immédiatement que le lanceur européen n’est absolument pas compétitif financièrement parlant. L’amortissement des coûts de développement/industrialisation d’Ariane 6 sur une dizaine de lancements par an, couplé avec un retard de mise en œuvre de près de 4 ans, font que les clients commerciaux d’Ariane 5 se sont reportés vers d’autres fournisseurs de lancements, plus compétitifs et flexibles. Ariane 6 devra se contenter hélas d’une quantité européenne très limitée de lancements dits institutionnels… La chronique d’un échec commercial, économique et financier annoncé !

  2. Vérifiez vos sources !
    Ariane 6 ne volera pas à vide mais avec 11 charges utiles pour son 1er vol, le satellite d’Eumetsat étant prévu au 3ème vol. Ariane 6 a d’autres qualités (coiffe…) et est toute adaptée à sa vocation : lanceur de souveraineté.
    À bon entendeur.

    • J’aime bien quand vous mettez: « Ariane 6 a d’autres qualités (coiffe…)… » car vous manquez d’examples de qualités face à Falcon 9… Bref, vous vous rassurez comme vous pouvez… Ariane 6 est pourrie face Falcon 9 hahahaha

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