La montée en puissance des drones « kamikazes » utilisés par des groupes rebelles comme les Houthis en mer Rouge a poussé les forces navales à s’adapter et à innover pour assurer une protection efficace et économique des navires. Face à cette menace, la Marine nationale française expérimente actuellement un nouveau système de protection électronique, le Skyjacker, développé en collaboration avec Safran et Hologarde. Leurs tests préliminaires ont déjà révélé des résultats prometteurs.
Contexte et enjeux stratégiques
Les drones utilisés par les Houthis, liés à l’Iran, ont ciblé le trafic maritime en mer Rouge, causant des perturbations significatives. Jusqu’à présent, la Marine nationale a dû utiliser des missiles Aster, coûteux, pour neutraliser ces drones. L’utilisation de ces missiles est efficace mais pas économique. Le vice-amiral Emmanuel Slaars a souligné que le coût de la protection des navires est plus important que le coût des munitions utilisées, accentuant la nécessité d’un système plus abordable.
Au sein de l’opération navale européenne ASPIDES, la FREMM Alsace a dû déployer tout son arsenal, des missiles Aster aux mitrailleuses de 7,62 mm, pour protéger les navires contre les attaques de drones. Ce constat a mis en lumière le besoin de développer des armes moins coûteuses mais tout aussi efficaces pour répondre à cette menace croissante.
Introduction du système Skyjacker
Pour remédier à cette problématique, la frégate Lorraine a été équipée du système Skyjacker lors de son escale à Djibouti. Ce dispositif électronique sophistiqué, conçu par Safran et Hologarde, utilise un couplage entre un radar et un capteur optronique pour détecter et désorienter les drones ennemis. Cette technologie permet d’envoyer de faux signaux pour tromper les systèmes de géolocalisation des drones, les induisant ainsi en erreur sur leur position réelle.
Les premiers essais du Skyjacker ont été prometteurs. Selon Safran, cette innovation offre une solution efficace et économique pour protéger les navires de haut rang contre les attaques de drones, évitant ainsi une destruction coûteuse de ces dispositifs ennemis par des missiles Aster.
Bilan des premiers essais en mer
La frégate Lorraine n’a pas rapporté un « tableau de chasse » aussi impressionnant que celui de son prédécesseur, l’Alsace, mais cela pourrait être un signe de l’efficacité du Skyjacker. Durant ses 45 jours de mission, la Lorraine a sécurisé le passage de plus de 25 navires, tout en faisant face à plus de 50 missiles et 80 drones. Selon l’État-major des armées, la Lorraine s’est interposée à plusieurs reprises, et la nuit du 3 au 4 mai, elle a abattu un drone ennemi qui menaçait trois navires européens.
Safran, parle de résultats « particulièrement concluants » qui confirment l’intérêt du Skyjacker. La Marine nationale prévoit d’étendre cette technologie à d’autres bâtiments, à commencer par la Frégate de défense aérienne Chevalier Paul, cet été.
🔹 | Résumé |
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🛡️ | Coût des missiles Aster justifié par la protection des navires |
🚀 | Les essais du Skyjacker ont été très prometteurs |
🚢 | Sécurisation de plus de 25 navires par la Lorraine |
- Les Houthis utilisent des drones « kamikazes » pour perturber le trafic maritime.
- La Lorraine a utilisé le Skyjacker pour sécuriser les navires sans trop de coûts.
- Le Skyjacker utilise la technologie spoofing pour tromper les drones ennemis.
L’introduction de systèmes innovants comme le Skyjacker démontre que la lutte contre les menaces aériennes ne doit pas nécessairement être coûteuse. Les forces navales doivent-elles continuellement s’adapter pour maintenir leur efficacité face aux évolutions de la guerre technologique?