**Neuralink : le premier patient de l’implant cérébral rencontre des dysfonctionnements**
Neuralink, la société d’Elon Musk, a récemment révélé des problèmes rencontrés avec son premier implant cérébral. Malgré ces difficultés, la firme a apporté des ajustements et cherche maintenant un nouveau volontaire pour poursuivre ses essais.
Les débuts troubles de l’implant N1
Il y a deux mois, Neuralink a introduit son tout premier implant cérébral N1 sur un patient humain. Nommé Noland Arbaugh, cet homme tétraplégique de 29 ans avait perdu l’usage de ses membres huit ans plus tôt suite à un accident de plongée. Le dispositif, qui permet de contrôler un ordinateur par la pensée, avait éveillé un intérêt considérable.
Cependant, tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Le blog de Neuralink a révélé certains dysfonctionnements survenus dans les semaines suivant l’intervention. Les 1 024 électrodes de l’implant, de la taille d’une pièce de monnaie, ont commencé à se rétracter, compromettant la transmission des signaux neuronaux. Cette situation a conduit les ingénieurs à envisager le retrait de l’implant.
Ajustements technologiques en urgence
Face à ce problème critique, l’équipe de Neuralink a dû réagir rapidement. La rétractation des électrodes avait drastiquement diminué le nombre de bits par seconde (bps) envoyés par l’implant, augmentant la latence et rendant le contrôle du pointeur de l’ordinateur de plus en plus difficile pour Arbaugh. Pour y remédier, la société a ajusté l’algorithme afin de le rendre plus sensible aux signaux neuronaux et a amélioré les techniques de traduction de ces signaux en mouvement. L’interface utilisateur a également été revue pour augmenter la fluidité et la précision des interactions.
Ces ajustements ont porté leurs fruits, permettant à l’implant de dépasser ses performances initiales. Selon Neuralink, le taux de bps a non seulement été restauré, mais il a également atteint de nouveaux seuils de performance.
Un appel à de nouveaux volontaires
Encouragée par ces résultats, Neuralink n’a pas tardé à relancer ses phases d’expérimentations. Elon Musk, co-fondateur de la société, a annoncé sur X (anciennement Twitter) que la firme est à la recherche de nouveaux participants. Les conditions de sélection sont similaires à celles du premier essai : les candidats doivent être âgés d’au moins 22 ans, tétraplégiques, et résider aux États-Unis ou au Canada.
Cette démarche montre la confiance renouvelée de la société dans sa technologie. Neuralink n’a cependant pas précisé les causes de la rétractation des électrodes, laissant une part d’incertitude aux futurs volontaires. Néanmoins, les améliorations apportées semblent avoir stabilisé la situation.
Un témoignage encourageant
Noland Arbaugh, premier patient de cet implant, a partagé son expérience dans une vidéo diffusée en direct. Il a ainsi démontré sa capacité à jouer aux échecs et à Civilization VI par la simple force de sa pensée. Avant l’implant, Arbaugh utilisait une tige tenue dans la bouche pour interagir avec son ordinateur, une méthode à la fois contraignante et limitée en durée. Grâce à l’implant, il peut désormais utiliser son ordinateur de manière autonome pendant des heures.
L’implant a toutefois exigé une période d’apprentissage. Arbaugh a décrit comment il s’est entraîné à déplacer le curseur en imaginant les mouvements de sa main, rendant l’expérience de plus en plus intuitive avec le temps. Son témoignage se veut rassurant pour les futurs candidats, soulignant une procédure chirurgicale simple et une rapide convalescence.
Controverses et questions éthiques
Malgré ces avancées, Neuralink n’est pas exempte de critiques. La firme a été sévèrement critiquée pour le taux de mortalité élevé lors des essais sur des primates et fait actuellement l’objet d’une enquête pour non-respect des protocoles d’hygiène. Ces reproches soulèvent des questions éthiques sur la conduite des essais cliniques et la sécurité des participants.
Les défis techniques actuels montrent que l’implant est encore loin d’être parfait. Autant de questions auxquelles il faudra répondre pour rassurer le grand public et la communauté scientifique sur l’avenir de cette technologie.
Les perspectives futures de l’interface cerveau-ordinateur
Neuralink, premier acteur à implanter directement une puce dans le cerveau humain, suscite une attention mondiale. Si les dysfonctionnements actuels sont résolus, les implications futures de cette technologie pourraient être considérables. À long terme, ces implants pourraient non seulement permettre une autonomie accrue aux personnes paralysées, mais aussi traiter des maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson ou l’épilepsie.
Alors que Neuralink poursuit ses expérimentations, une question demeure pour le public et les scientifiques : jusqu’où peut aller l’interaction entre la pensée humaine et la machine, et à quel prix éthique et technologique cette avancée sera-t-elle possible ?