Face aux défis climatiques, AREP invente un climatiseur adiabatique en bambou proposant une alternative écologique aux systèmes énergivores actuels.
En réponse au réchauffement climatique
Le changement climatique est une réalité indéniable et les températures mondiales continuent de grimper. Les climatiseurs électriques, bien que performants en termes de refroidissement, présentent une lourde empreinte carbone, particulièrement problématique pour les pays dont la production énergétique repose majoritairement sur les combustibles fossiles. Au Vietnam, un pays où le charbon joue un rôle central dans la production d’énergie, ces climatiseurs traditionnels aggravent la situation. C’est dans ce contexte que l’agence pluridisciplinaire française AREP apporte une solution innovante et écologique avec son nouveau système de refroidissement adiabatique en bambou.
Les origines ancestrales du concept adiabatique
Le refroidissement adiabatique est loin d’être une nouveauté, puisqu’il s’inspire de pratiques millénaires. AREP, à travers sa branche vietnamienne, a remis au goût du jour ce principe éprouvé. Les cultures antiques utilisaient déjà la capacité de l’eau à absorber la chaleur pour créer de la fraîcheur. En effet, l’évaporation de l’eau requiert de l’énergie, prélevée dans la chaleur ambiante, ce qui abaisse naturellement la température de l’air. « Pendant des siècles, les civilisations anciennes refroidissaient leurs bâtiments en utilisant la fraîcheur naturelle de l’eau grâce au principe adiabatique », précise AREP sur son site web, mettant en lumière la sagesse des méthodes traditionnelles.
Un prototype performant et écologique
Le prototype développé par AREP promet des résultats impressionnants, avec la capacité de réduire la température ambiante d’environ 6 degrés Celsius. La technologie employée nécessite un minimum de ressources tout en offrant un rendement optimal. Baptisé Adiabatic Urban Cooling, ce système se matérialise sous la forme d’une tour en bambou hyperboloïde. L’équipe d’AREP a travaillé méticuleusement pour concevoir une installation respectueuse de l’environnement et efficace, utilisant des matériaux locaux et renouvelables.
Fonctionnement et caractéristiques du système
Le fonctionnement de l’Adiabatic Urban Cooling est ingénieux et simple. De l’eau s’écoule par gravité le long des parois externes de la tour, tandis qu’un ventilateur situé à l’intérieur aspire l’air chaud par une ouverture supérieure. Cet air, en descendant à travers la tour et au contact de l’eau, subit une baisse de température significative grâce à l’évaporation. Ce mécanisme naturel est amplifié par la forme hyperboloïde de la tour, optimisée pour maximiser le flux d’air et la surface de contact avec l’eau.
Réduction des coûts et efficacité énergétique
Un des grands atouts de ce système réside dans l’utilisation de matériaux locaux comme le bambou, ce qui permet de minimiser les coûts et l’empreinte environnementale dès la phase de construction. AREP a d’ores et déjà procédé à un test grandeur nature à Hanoï, Vietnam, démontrant l’efficacité de la méthode. L’emploi de technologies simples, reposant sur des processus naturels, réduit considérablement la consommation énergétique par rapport aux systèmes de climatisation conventionnels, offrant ainsi une alternative durable et respectueuse de l’environnement.
Vers une adoption mondiale ?
L’invention d’AREP pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont les villes luttent contre les vagues de chaleur, particulièrement dans les régions à forte densité urbaine et confrontées à un climat chaud. Par son caractère durable et son faible impact environnemental, ce système de refroidissement adiabatique en bambou offre une solution viable pour de nombreuses métropoles soucieuses de réduire leur empreinte écologique. Face aux défis posés par le réchauffement climatique, pourrait-on voir ce type d’innovation devenir une norme dans le paysage urbain mondial ?