Revolution dans la lutte contre le cancer : une nouvelle nanoparticule capable de traverser la barrière hémato-encéphalique offre de l’espoir pour le traitement des tumeurs primitives du cancer du sein et des métastases cérébrales.
Le potentiel des nanoparticules dans le combat contre le cancer
La recherche médicale ne cesse de faire un bond en avant. L’Université de Miami est récemment revenue sous le feu des projecteurs avec la conception d’une nanoparticule capable de traverser la barrière hémato-encéphalique. Conduite au sein du Sylvester Comprehensive Cancer Center de la Miller School of Medicine, cette avancée scientifique innovante pourrait sous peu révolutionner le traitement des tumeurs primitives du cancer du sein et des métastases cérébrales.
La problématique des métastases cérébrales
Les métastases cérébrales constituent une préoccupation majeure en cancérologie. Ces tumeurs secondaires, fréquemment originaires de cancers solides comme le cancer du sein, du poumon et du côlon, sont souvent associées à un mauvais pronostic. Le principal obstacle à leur traitement réside dans l’existence de la barrière hémato-encéphalique, une membrane quasi imperméable qui sépare le cerveau du reste du corps. C’est ici que la nanoparticule élaborée par l’équipe Sylvester entre en scène.
La nanoparticule : de sa conception à son efficacité
Dirigée par Shanta Dhar, Ph.D., professeur agrégé de biochimie et de biologie moléculaire, cette étude a permis la création d’une nanoparticule dont la conception repose sur l’utilisation d’un polymère biodégradable. En le combinant avec deux promédicaments qui ciblent les mitochondries, centre de production d’énergie de la cellule, l’équipe de chercheurs a réussi à réduire les tumeurs du sein et du cerveau en modèle préclinique.
L’un de ces deux médicaments est un dérivé modifié du cisplatine, un classique en chimiothérapie qui provoque la mort des cellules cancéreuses en endommageant leur ADN. L’autre promédicament, baptisé Mito-DCA, cible spécifiquement une protéine mitochondriale connue sous le nom de « kinase » et inhibe la glycolyse, autre source de production d’énergie des cellules cancéreuses.
L’approche bimédicamenteuse spécifique
L’une des idiosyncrasies des cellules cancéreuses repose sur leur faculté à basculer entre différentes sources d’énergie pour soutenir leur croissance. Ainsi, la stratégie adoptée par les chercheurs consistait à combiner deux médicaments, Platine-M et Mito-DCA, disruptant ainsi leur métabolisme énergétique. En suivant cette approche, ils ont mis au point une méthode efficace pour éliminer les tumeurs sans nuire aux autres tissus.
Les défis de la barrière hémato-encéphalique
Le développement d’une nanoparticule ayant accès au cerveau réside au cœur des défis de cette recherche. Après une série d’essais et d’erreurs, l’équipe de Dhar a réussi à conceptualiser une nanoparticule capable de franchir à la fois la barrière hémato-encéphalique et la membrane externe des mitochondries. Ces nanoparticules dotées de propriétés thérapeutiques ont démontré leur efficacité en laboratoire sur des tumeurs du sein et des cellules cancéreuses du sein cultivées dans le cerveau pour former des tumeurs.
Une nouvelle perspective en oncologie
Face à ces résultats prometteurs, l’équipe cherche à présent à tester cette méthode sur des modèles de laboratoire reproduisant fidèlement les métastases cérébrales humaines. Leur objectif est de pouvoir également tester ce médicament sur des modèles de glioblastome, un type de cancer du cerveau connu pour sa virulence. Ainsi, dans la guerre contre le cancer, cette avancée révolutionnaire redéfinit le paysage des possibilités thérapeutiques. En parallèle de l’immunothérapie et de la thérapie génique, pourrait-on envisager un avenir où la nanomédecine serait la réponse personnalisée à chaque type de cancer ?