Tandis que ses voisins se sont engagés dans des tergiversations proches du ridicule au sujet de ce pesticide décrié pour ses conséquences néfastes, l’Autriche a tout bonnement décidé de passer outre l’aval des instances européennes et dorénavant il est interdit d’user du glyphosate sur l’étendue de son territoire. C’est une petite révolution en marche !
Au fait c’est quoi l’histoire du glyphosate ?
Pour mieux comprendre ce qu’est réellement le glyphosate il est nécessaire d’effectuer un petit dans le passé, plus précisément dans les années 90 alors que le géant de la chimie moderne Monsanto réussit à mettre au point une molécule capable de tuer la quasi-totalité des insectes responsables de la dégradation des plantes agricoles.
Adulé pour son invention, Monsanto se fit un pactole sans précédent du fait des ventes sans cesse croissantes de son pesticide fétiche, le glyphosate. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au début des années 2000 lorsque divers fermiers ou particuliers usant de produits à base de cette molécule se sont plaint des premiers cas de cancers inhérents à l’exposition au glyphosate. Le Round-Up en tête de liste.
Monsanto nia tout en bloc jusqu’à ce que des laboratoires indépendants d’analyses se penchent sur le dossier et mettent en évidence une relation entre l’exposition au long cours au glyphosate et le développement de cancers de toutes sortes. Depuis lors c’est une bataille sans précédent que livrent particuliers et associations à Monsanto et son glyphosate destructeur de vies.
Malheureusement, si les preuves sont formelles et les conséquences avérées au sujet de cette molécule, aucune administration, aussi bien outre-Atlantique qu’européenne, n’a eu le courage de réguler ou interdire l’usage du glyphosate. Jusqu’à l’Autrice en début de semaine.
L’Autriche interdit formellement l’usage ou l’importation du glyphosate
Première nation à assumer son rôle dans le dossier du glyphosate, l’Autriche vient d’en interdire l’importation ou l’usage. Cette décision a été prise comme l’indique si bien le journal Le Monde, au nom du principe de précaution.
Cette décision forte a été saluée par les écologistes et les libéraux autrichiens qui ont profité de la situation politique précaire du pays pour devenir le premier des 28 à interdire cette molécule sur son territoire.