EN BREF
  • 🌍 Les proliférations d’algues touchent près de la moitié des 1956 grands lacs analysés, avec des disparités géographiques marquées.
  • 🚀 Depuis 2016, l’accélération du phénomène est quatre fois plus rapide qu’entre 2003 et 2015.
  • 🔥 La température, avec un coefficient de corrélation de 0,43, est le facteur le plus influent sur la fréquence des proliférations.
  • 🌱 Les apports en azote issus de l’agriculture et de l’élevage jouent un rôle clé, bien que parfois saturés.

Les proliférations d’algues dans les lacs du monde entier sont devenues une source croissante de préoccupation. Selon une étude récente dirigée par le professeur Lian Feng de la Southern University of Science and Technology, la fréquence de ces proliférations a augmenté de manière significative au cours des deux dernières décennies. Près de la moitié des 1956 grands lacs étudiés sont touchés, signalant une tendance alarmante pour l’avenir des écosystèmes aquatiques. Cet article examine les résultats de cette étude et les implications pour les régions les plus touchées.

Des disparités géographiques marquées

Les résultats de l’étude montrent que certaines régions du monde sont plus touchées que d’autres par les proliférations d’algues. L’Europe se trouve au premier rang, suivie de près par l’Amérique du Nord. D’autres régions, comme l’Amérique du Sud, l’Afrique de l’Est et les zones subtropicales, ne sont pas épargnées. En fait, les lacs de moins de 1000 km² semblent être particulièrement vulnérables à ce phénomène.

Dans les plus grands lacs, les proliférations ont tendance à se concentrer dans les zones côtières et peu profondes. Cela peut être dû à plusieurs facteurs, notamment la température de l’eau et les apports en nutriments. Parmi les 620 lacs analysés sur une période de dix ans, 504 ont montré une hausse constante des proliférations. La fréquence annuelle médiane a augmenté de 1,8 % par an à l’échelle mondiale. Ces résultats soulignent l’urgence de comprendre et de gérer ce phénomène pour protéger les écosystèmes aquatiques.

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Une accélération marquée depuis 2015

Un autre aspect inquiétant de cette étude est l’accélération du phénomène. Entre 2003 et 2015, la fréquence des proliférations d’algues augmentait de 1,1 % par an. Cependant, depuis 2016, ce taux a bondi à 4,6 % par an, soit une accélération quatre fois plus rapide. Les lacs subtropicaux sont particulièrement touchés, avec 51,9 % d’entre eux montrant une augmentation notable.

En revanche, les zones tropicales connaissent une augmentation plus modérée, avec un taux de 1,4 % par an. Cette disparité entre les régions souligne l’importance d’une approche localisée pour comprendre et atténuer les proliférations d’algues. Les facteurs contribuant à cette accélération rapide doivent être étudiés en détail pour développer des stratégies efficaces de gestion.

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Le rôle déterminant de la température

La température se révèle être un facteur clé dans la prolifération des algues. L’étude établit une corrélation directe entre la température de l’air et la fréquence des proliférations, avec un coefficient de corrélation de 0,43. Dans 44,8 % des lacs touchés, la température quotidienne est le facteur le plus influent, surpassant d’autres variables comme les précipitations et la concentration en nutriments.

Il est intéressant de noter que 59,4 % des épisodes surviennent lorsque la température dépasse 20°C. Les lacs situés en hautes latitudes sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique, ce qui exacerbe le phénomène. Bien que d’autres facteurs comme le vent et les précipitations aient un impact, leur influence reste secondaire par rapport à celle de la température. Cela met en évidence la nécessité d’une surveillance accrue des changements climatiques pour anticiper et gérer les proliférations d’algues.

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L’impact des nutriments : un facteur toujours présent mais parfois saturé

Outre la température, les nutriments jouent également un rôle crucial. Les intrants agricoles et l’élevage, notamment à travers les apports en azote, sont fortement corrélés avec la fréquence des proliférations d’algues. Cependant, dans certains lacs, une saturation des nutriments est observée, ce qui signifie qu’une augmentation supplémentaire n’a plus d’impact significatif.

Le recyclage interne des nutriments dans les sédiments et l’influence combinée de plusieurs facteurs météorologiques compliquent l’analyse. Cela rend difficile l’identification d’un seul élément déterminant. Néanmoins, la gestion des apports en nutriments reste essentielle pour limiter les proliférations.

Vers une surveillance accrue et des mesures d’atténuation

Face à ces défis, l’étude recommande une surveillance renforcée et des stratégies de gestion adaptées. L’augmentation des températures, combinée à des apports massifs en nutriments, crée un terrain favorable à l’expansion des proliférations d’algues. Ces dernières affectent la qualité de l’eau, la biodiversité et la santé humaine.

Pour limiter leur progression, un suivi rigoureux des températures et des niveaux de nutriments est impératif. De plus, des politiques agricoles et environnementales doivent être mises en place pour limiter les apports excessifs en azote et en phosphore. Une meilleure gestion des rejets domestiques et industriels est également nécessaire. Ces mesures sont cruciales pour protéger les écosystèmes aquatiques.

La prolifération des algues dans les lacs du monde entier est un problème complexe qui nécessite une attention immédiate. Avec des tendances pouvant s’intensifier dans les décennies à venir, comment pouvons-nous développer des stratégies durables pour protéger nos ressources en eau et préserver la biodiversité aquatique ?

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Eva, journaliste aguerrie avec 15 ans d’expérience dans des médias tels que Masa Journey et Upsider, est diplômée en communication et journalisme en Israël et à la Sorbonne. Passionnée et toujours en quête de nouveauté, elle apporte à Innovant.fr une expertise approfondie et un style unique, enrichissant chaque article d’analyses pertinentes. Pour toute question, contactez-la à [email protected].

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