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Les avancées technologiques ont permis aux chercheurs de créer des cellules artificielles capables de reproduire le rythme circadien naturel. Ces cellules, développées à l’Université de Californie à Merced, imitent à la perfection le cycle de 24 heures que l’on retrouve dans les organismes vivants. Ce développement offre un aperçu fascinant sur la manière dont les horloges biologiques parviennent à rester synchronisées dans un environnement cellulaire souvent chaotique et fluctuant.
Des cellules artificielles au rythme précis
À l’Université de Californie à Merced, une équipe de chercheurs a réussi à reconstituer le mécanisme de l’horloge biologique des cyanobactéries dans des vésicules simplifiées. Ces cellules artificielles, grâce à un marquage fluorescent, émettent une lueur qui suit un rythme quotidien. Cette lueur persiste pendant au moins quatre jours, mais uniquement sous certaines conditions spécifiques. En réduisant la taille des vésicules ou le nombre de protéines horlogères, le rythme se désynchronise, offrant ainsi des indices précieux sur le fonctionnement des systèmes de synchronisation circadienne.
Les chercheurs ont également développé un modèle informatique pour simuler le comportement de ces horloges artificielles dans différentes conditions. Ce modèle a révélé que la stabilité de l’horloge s’améliore avec une concentration plus élevée de protéines, expliquant pourquoi les organismes accumulent ces molécules en grandes quantités pour garder un temps précis.
Synchronisation et complexité des horloges biologiques
Le modèle informatique a également révélé des informations sur la synchronisation des horloges biologiques. Il a été démontré que certains composants génétiques, bien qu’inutiles pour le chronométrage d’une seule cellule, sont essentiels pour synchroniser les horloges dans une population cellulaire plus vaste. Selon Mingxu Fang, professeur de microbiologie, ces horloges reposent sur des réactions biochimiques lentes et bruyantes, nécessitant un grand nombre de protéines pour atténuer ce bruit.
Cette étude a introduit une méthode permettant d’observer les réactions de l’horloge reconstituée dans des vésicules ajustables en taille. Cela permet de tester directement comment et pourquoi les organismes de tailles cellulaires différentes adoptent des stratégies de synchronisation distinctes. Les résultats offrent une compréhension plus profonde des mécanismes de chronométrage biologique à travers les formes de vie.
Applications potentielles en biologie synthétique
La capacité à concevoir des systèmes artificiels avec des horloges internes robustes ouvre la voie à de nombreuses applications en biologie synthétique. Ces systèmes pourraient être utilisés pour créer des thérapeutiques auto-régulatrices libérant des médicaments selon un calendrier précis. Ils pourraient également servir à construire des machines biologiques qui fonctionnent en synchronisation ou qui répondent à des stimuli externes comme la lumière ou la température.
Le soutien à cette recherche a été fourni par la Fondation nationale pour la science grâce à une bourse CAREER et par des subventions des Instituts nationaux de la santé et du Bureau de recherche de l’armée accordées à LiWang. Le Centre CREST pour les machines cellulaires et biomoléculaires de l’UC Merced a également contribué à cette initiative.
Perspectives et interrogations futures
Les découvertes réalisées par cette équipe de recherche ont été publiées dans la revue Nature Communications, soulignant l’importance de cette avancée scientifique. Cette étude ouvre des perspectives passionnantes pour l’avenir de la biologie synthétique et des technologies médicales. Cependant, de nombreuses questions restent ouvertes. Comment ces avancées pourraient-elles transformer notre approche des traitements médicaux et des technologies de synchronisation ? Quels seront les impacts éthiques et sociaux de la création de systèmes biologiques artificiels ?
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Wow, des cellules qui brillent dans le noir ? Ça me rappelle les lucioles ! 🐞