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La révolution verte bat son plein en Europe, où deux entreprises ont uni leurs forces pour relever un défi majeur du secteur des batteries pour véhicules électriques (VE) : le recyclage du lithium. Face à l’augmentation exponentielle de la demande en batteries, liée à l’essor des VE, la problématique du recyclage des batteries usagées devient cruciale. Syensqo et Cylib, deux sociétés européennes, ont mis au point une méthode innovante permettant d’extraire du lithium de haute pureté à partir de batteries en fin de vie. Cette avancée pourrait transformer le paysage du recyclage des batteries et soulager la pression sur les ressources naturelles.
Le processus de recyclage des batteries de VE
Le recyclage des batteries de véhicules électriques est un processus complexe qui débute par la décharge et le démontage des composants. Les éléments tels que le boîtier et les connexions au système de gestion des batteries sont soigneusement retirés. Ensuite, les composants de la batterie sont broyés dans une atmosphère inerte pour éviter les risques d’incendie. Cette matière broyée, appelée « black mass », est triée pour séparer les plastiques et métaux.
La récupération du lithium, contenu dans cette « black mass », est une étape délicate. Elle peut nécessiter des traitements à très haute température (pyrométallurgie) ou l’utilisation de solutions chimiques pour dissoudre et purifier les métaux. Traditionnellement, ces techniques varient selon la composition de la batterie, nécessitant des lignes de traitement spécifiques et donc un investissement en capital conséquent. La collaboration entre Syensqo et Cylib rationalise ce processus, permettant la récupération sur une seule ligne de traitement.
Un lithium hydroxide de haute pureté
Le partenariat entre Cylib et Syensqo repose sur un processus hydrométallurgique novateur. Cylib, basée à Aix-la-Chapelle, a développé un procédé baptisé OLiC (Optimized Lithium and Graphite Recovery) qui utilise de l’eau pour réduire l’empreinte carbone de 80 % par rapport aux méthodes d’extraction traditionnelles. De son côté, Syensqo, située à Bruxelles, a contribué avec un extractant breveté spécialisé dans la spécificité du lithium.
Ce travail conjoint a permis de purifier, convertir et cristalliser du lithium hydroxide (LiOH) dont la pureté dépasse les standards industriels requis par les fabricants de matériaux actifs pour cathodes (CAM). Cette avancée s’aligne avec les objectifs de l’économie circulaire et les réglementations européennes sur les batteries.
“Syensqo’s technology perfectly complements cylib’s hydrometallurgical process, enhancing both the yield and purity of recovered lithium”, a déclaré Laurent Cohen, un responsable de Syensqo.
Les enjeux environnementaux et économiques
Avec l’augmentation de l’utilisation des véhicules électriques, la demande en lithium, composant clé des batteries, ne cesse de croître. Cette situation entraîne une pression accrue sur l’extraction minière, souvent néfaste pour l’environnement. Le recyclage du lithium à partir des batteries en fin de vie offre une alternative durable, permettant de réduire l’exploitation de nouvelles ressources tout en limitant l’impact environnemental.
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L’approche adoptée par Syensqo et Cylib ne se contente pas de recycler le lithium : elle propose une solution scalable qui pourrait être mise en œuvre à grande échelle. Cela pourrait non seulement réduire les coûts de production des batteries mais aussi contribuer à la souveraineté énergétique de l’Europe. Les implications économiques et écologiques sont donc considérables.
Vers une économie circulaire des batteries
L’initiative de Syensqo et Cylib s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir une économie circulaire dans le secteur des batteries. En réutilisant les matériaux des batteries usagées, il est possible de prolonger leur cycle de vie et de minimiser les déchets. Cela souligne l’importance d’intégrer des pratiques durables dans la chaîne de production des VE.
Cette collaboration représente un modèle pour d’autres industries cherchant à intégrer des pratiques plus écologiques. Elle montre qu’il est possible d’allier innovation technologique et respect de l’environnement. La question qui se pose désormais est de savoir comment cette approche pourra être adoptée par d’autres secteurs et quelles seront les prochaines étapes pour une adoption à grande échelle.
Le succès de la collaboration entre Syensqo et Cylib marque un tournant dans le recyclage des batteries de VE. Cette avancée montre qu’il est possible de répondre aux défis environnementaux tout en satisfaisant les besoins croissants en énergie des véhicules électriques. Toutefois, reste à savoir comment ce modèle pourra être étendu à d’autres régions et quelles seront les implications économiques à long terme. Quelles politiques publiques devraient être mises en place pour soutenir de telles initiatives et garantir leur succès à l’échelle mondiale ?
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Génial, enfin une solution durable pour le recyclage des batteries ! 💪
Pourquoi ne pas avoir pensé à ça plus tôt ? 🤔
Est-ce que cette méthode sera suffisamment rentable pour être adoptée à grande échelle ?