EN BREF
  • 🌍 La Chine inaugure le premier réacteur au thorium opérationnel, situé dans le désert de Gobi, marquant une avancée majeure en énergie propre.
  • 🔬 Le thorium, plus abondant que l’uranium, génère moins de déchets radioactifs et améliore la sécurité énergétique.
  • 📈 Les chercheurs chinois se basent sur des recherches américaines déclassifiées pour développer et perfectionner la technologie des réacteurs au sel fondu.
  • 🚢 La Chine prévoit d’étendre l’utilisation du thorium à des projets de grande envergure, y compris dans l’industrie navale.

Dans le désert de Gobi, la Chine a franchi une étape majeure en inaugurant le premier réacteur au thorium en fonctionnement dans le monde. Cette avancée technologique marque un tournant dans la quête d’une énergie plus propre et durable. En utilisant le thorium, une alternative plus sûre et abondante à l’uranium, ce réacteur pourrait réduire considérablement les déchets radioactifs et transformer le paysage énergétique mondial. Cette réalisation s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays cherchent à diversifier leurs sources d’énergie pour répondre aux défis environnementaux actuels.

Thorium : une révolution énergétique en marche

Le développement du réacteur au thorium en Chine représente un bond en avant dans le domaine de l’énergie nucléaire. Installé dans le désert de Gobi, ce réacteur expérimental génère 2 mégawatts de puissance thermique en utilisant du sel fondu pour transporter le combustible et gérer la chaleur. Le thorium, utilisé comme source de combustible radioactif, offre des avantages significatifs par rapport à l’uranium traditionnel. En effet, il est abondant dans la croûte terrestre et produit moins de déchets radioactifs à longue durée de vie.

Les experts considèrent les réacteurs au thorium comme une avancée majeure dans l’innovation énergétique. En outre, un gisement riche en thorium situé en Mongolie intérieure pourrait, en théorie, satisfaire les besoins énergétiques de la Chine pendant des dizaines de milliers d’années. Xu Hongjie, le scientifique en chef du projet, a déclaré que la Chine avait pris la tête du développement mondial. En comparant la course internationale à une fable, il a ajouté que les « lièvres » du monde peuvent se montrer négligents, donnant ainsi une chance aux « tortues » comme la Chine.

« La France désormais dépendante de la Chine » : déclaration fracassante de Pékin, une pièce maîtresse livrée à ITER bouleverse l’avenir du nucléaire mondial

Pourquoi le thorium pourrait transformer l’avenir de l’énergie nucléaire

Le thorium présente plusieurs avantages par rapport à l’uranium en tant que combustible nucléaire. En plus d’être plus abondant, il génère moins de déchets radioactifs à longue durée de vie. De plus, ses sous-produits sont moins propices à la fabrication d’armes, ce qui réduit les risques de sécurité. En combinaison avec la technologie du sel fondu, le design du réacteur fonctionne à pression atmosphérique et limite naturellement la surchauffe, améliorant ainsi la sécurité globale.

Ces caractéristiques rendent les réacteurs au thorium attrayants dans un monde en quête de sources d’énergie propres et sécurisées. Le potentiel du thorium pour transformer le secteur énergétique est immense, et la Chine semble déterminée à exploiter cette ressource pour réduire son empreinte carbone et garantir sa sécurité énergétique à long terme.

« Macron s’inquiète d’un déséquilibre stratégique majeur » : les États-Unis sécurisent de l’uranium faiblement enrichi pour propulser leur avance énergétique

Progrès de la Chine dans la technologie du thorium

Dans les années 1960, des chercheurs américains avaient construit et testé les premiers réacteurs au sel fondu, mais les États-Unis ont finalement abandonné le programme au profit de la technologie à base d’uranium. Xu Hongjie a expliqué que la Chine a su tirer parti des recherches américaines, recréant les expériences et développant la technologie au-delà des attentes initiales. « Nous avons maîtrisé chaque technique disponible dans les documents, puis nous sommes allés plus loin », a-t-il affirmé.

La construction du réacteur actuel a débuté en 2018, l’équipe passant de quelques dizaines de chercheurs à plus de 400. Nombre d’entre eux ont sacrifié leurs vacances et sont restés sur place la majeure partie de l’année. Le réacteur a atteint la criticité en octobre 2023, a fonctionné à pleine puissance en juin 2024, et a réussi à recharger du thorium en fonctionnement quatre mois plus tard.

7 000 abonnés en 24 heures : cette méthode YouTube fait exploser les compteurs sans dépenser un centime

Vers des réacteurs au thorium plus grands

Xu Hongjie a souligné que l’équipe a choisi la voie la plus difficile mais la plus significative, en se concentrant sur la construction d’une solution réelle plutôt que de se contenter de résultats académiques. « Nous avons choisi le chemin le plus ardu, mais le bon », a-t-il déclaré. La Chine prévoit de construire un réacteur au thorium beaucoup plus grand, qui devrait atteindre la criticité d’ici 2030 et générer 10 mégawatts d’électricité.

Parallèlement, l’industrie chinoise de la construction navale a révélé des plans pour des porte-conteneurs alimentés au thorium qui pourraient permettre un transport maritime sans émissions. La Chine vise à avoir un impact disruptif similaire dans le marché mondial de l’énergie, semblable à celui de sa première bombe à hydrogène il y a 57 ans.

Alors que la Chine continue d’avancer dans le développement des réacteurs au thorium, une question demeure : jusqu’où cette technologie pourra-t-elle transformer le paysage énergétique mondial et quel sera son impact sur notre avenir énergétique ?

Ça vous a plu ? 4.5/5 (21)

Partagez maintenant.

Eva, journaliste aguerrie avec 15 ans d’expérience dans des médias tels que Masa Journey et Upsider, est diplômée en communication et journalisme en Israël et à la Sorbonne. Passionnée et toujours en quête de nouveauté, elle apporte à Innovant.fr une expertise approfondie et un style unique, enrichissant chaque article d’analyses pertinentes. Pour toute question, contactez-la à [email protected].

35 commentaires
Publiez votre avis