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Le développement technologique avance à grands pas sur le front de la lutte contre le changement climatique. En Islande, un projet ambitieux baptisé Mammoth a vu le jour, promettant de révolutionner le captage du dioxyde de carbone. Conçu par la start-up suisse Climeworks, Mammoth se positionne comme la plus grande centrale de captage de CO2, surpassant son prédécesseur Orca. Ce projet novateur s’inscrit dans une démarche visant à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, un enjeu crucial pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.
Mammoth : un géant du captage de CO2
Le projet Mammoth de Climeworks, situé à proximité de Reykjavik, en Islande, marque un pas de géant dans la technologie de captage direct de l’air (DAC). Ce site impressionnant est équipé de douze conteneurs, chacun chargé d’aspirer l’air pour en extraire le dioxyde de carbone via un procédé chimique sophistiqué. La construction de Mammoth a débuté en juin 2022, et même si la centrale est déjà opérationnelle, elle n’est pas totalement achevée.
Climeworks prévoit d’ajouter 72 conteneurs supplémentaires pour optimiser cette infrastructure d’ici la fin de l’année. Une fois capturé, le CO2 est compressé et dissous dans de l’eau, puis injecté à 700 mètres sous terre où il se transforme progressivement en pierre au contact du basalte, garantissant ainsi une séquestration permanente.
Cette avancée technologique est rendue possible grâce à l’énergie fournie par la centrale géothermique ON Power, assurant un processus durable et respectueux de l’environnement. L’association avec Carbix, une entreprise islandaise, souligne l’importance de la collaboration internationale pour atteindre des objectifs environnementaux ambitieux.
36 000 tonnes de CO₂ absorbés par an
Mammoth a le potentiel de changer la donne en matière de captage de CO2. Selon les estimations de Climeworks, une fois pleinement opérationnelle, la centrale pourrait absorber 36 000 tonnes de CO₂ par an. Pour mettre cela en perspective, cela reviendrait à retirer de la circulation environ 7800 voitures à essence chaque année. Une comparaison qui illustre l’impact considérable de cette technologie sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Actuellement, la capacité mondiale de captage de CO2 s’élève à 10 000 tonnes par an, avec Orca contribuant à hauteur de 4000 tonnes. Mammoth pourrait donc quadrupler cette capacité, marquant une étape significative dans la lutte contre le changement climatique.
Jan Wurzbacher, fondateur et codirecteur de Climeworks, souligne l’évolution impressionnante de la technologie : « Nous sommes passés de quelques milligrammes de CO₂ captés dans notre laboratoire il y a 15 ans à quelques kilos, puis à des tonnes et des milliers de tonnes ». Une progression qui témoigne de la détermination et de l’innovation continue dans le secteur.
La DCA, une technologie controversée ?
Bien que la DCA (Direct Air Capture) suscite un intérêt grandissant, elle n’est pas sans détracteurs. Certains experts critiquent son coût élevé et sa consommation énergétique importante, remettant en question son efficacité à grande échelle. Toutefois, de nombreux projets en développement, comme Stratos au Texas, visent à démontrer le potentiel de cette technologie. Stratos, par exemple, pourrait capter jusqu’à 500 000 tonnes de carbone par an.
Climeworks, en partenariat avec des entreprises telles que Lego, Microsoft et H&M, espère générer des crédits carbone pour chaque tonne de CO2 stockée, permettant ainsi à ses clients de compenser leurs propres émissions. Cependant, le coût de captage, estimé à environ 1000 euros par tonne, reste un facteur clé pour l’adoption généralisée de cette technologie, posant ainsi la question de son accessibilité pour un déploiement à plus grande échelle.
Vers un avenir plus durable
Le projet Mammoth incarne une vision ambitieuse pour un avenir plus durable. Les efforts de Climeworks démontrent que la technologie, bien que coûteuse, peut évoluer pour répondre aux défis climatiques mondiaux. En captant et en séquestrant le carbone, ces initiatives participent activement à la réduction des gaz à effet de serre, un enjeu crucial pour la préservation de notre planète.
La collaboration entre Climeworks et d’autres acteurs du secteur illustre la nécessité d’une action collective pour relever les défis environnementaux. Alors que la technologie continue de progresser, la question demeure : comment pouvons-nous intégrer ces innovations dans une stratégie globale pour lutter efficacement contre le changement climatique ?
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Incroyable ! Est-ce que cette technologie pourrait vraiment changer la donne ? 😮
Je suis sceptique… combien ça va coûter tout ça et qui va payer ?