Le géant chinois de l’aéronautique, Comac, se prépare à défier Airbus et Boeing sur le marché des avions long-courriers avec le développement du C939, un appareil qui pourrait transporter environ 400 passagers.
Alors que le C919, concurrent direct du bien connu Airbus A320 et du Boeing 737, a fait ses débuts commerciaux en mai 2023, Comac ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. La Chine entend bien s’imposer sur le marché des avions long-courriers avec le lancement d’un nouvel appareil, le C939. Cet avion, encore en phase de conception préliminaire, promet de devenir un sérieux rival pour les modèles A350 d’Airbus et 777 de Boeing. Cette nouvelle étape marque une montée en puissance pour le constructeur chinois, bien décidé à briser le duopole occidental.
Comac : une hausse progressive dans l’industrie aéronautique
Le parcours de Comac dans l’aviation suit une progression mesurée mais déterminée. En 2016, la Chine a mis en service un avion régional, l’ARJ 21, de 70 à 90 places. Sept ans plus tard, c’est au tour du monocouloir C919, inspiré de l’A320, de voir le jour, avec un potentiel de 1 500 commandes. Malgré quelques retards, ces deux modèles sont désormais opérationnels, marquant ainsi le début de l’ascension de Comac sur la scène mondiale.
Profiter des déboires de Boeing
Les difficultés rencontrées récemment par Boeing ont ouvert une brèche que Comac entend bien exploiter. Le programme du long-courrier C929, destiné à rivaliser avec l’Airbus A330 et le Boeing 787, est déjà en cours. Initialement prévu en partenariat avec la Russie, ce projet se poursuit désormais sous la seule égide de la Chine en raison du conflit en Ukraine. Une section de fuselage devrait être livrée en 2027, marquant une étape clé dans le développement de ce projet.
Des rumeurs circulent également quant à la préparation d’un éventuel super jumbo, le C949, mais ces informations restent non confirmées. La gamme d’avions de Comac reste en développement, et il faudra encore plusieurs années avant que ces modèles ne bousculent réellement Airbus et Boeing. Néanmoins, la Chine perçoit les turbulences actuelles de Boeing comme une opportunité unique.
Défis technologiques et certification
Pour réussir son ambition, Comac doit d’abord obtenir une certification européenne pour le C919, afin de garantir sa légitimité et d’optimiser ses chances de succès commercial. Aussi, le constructeur doit se libérer de sa dépendance aux fournisseurs occidentaux en renforçant sa chaîne d’approvisionnement locale. Maîtriser des technologies complexes, telles que les composites, et des équipements cruciaux, comme les moteurs, est impératif pour asseoir sa compétitivité.
La domination d’Airbus et de Boeing pourrait être menacée à l’horizon 2035-2050 par la montée en puissance de Comac. Si cela semble encore loin, la patience stratégique de la Chine pourrait bien aboutir à des résultats significatifs.
Perspectives à long terme
L’essor de Comac dans le secteur aéronautique ne repose pas seulement sur des projets à court terme mais s’inscrit dans une vision à long terme de leader mondial. Alors que la Chine continue de construire sa propre chaîne de fournisseurs et de maîtriser des technologies avancées, elle se positionne en force tranquille sur ce marché.
L’importance de décrocher des certifications internationales ne peut être sous-estimée. Une fois obtenues, ces accréditations feront de Comac un acteur incontournable dans l’industrie. De plus, en réduisant sa dépendance aux fournisseurs occidentaux, Comac pourra renforcer sa souveraineté technologique.
La guerre en Ukraine et les sanctions économiques contre la Russie ont poussé Comac à repenser ses partenariats et ses priorités, mais cela n’a fait que renforcer sa détermination. Si le chemin vers une domination sur le marché mondial de l’aviation est encore long, les prémices de cette révolution industrielle chinoise se dessinent clairement.
Ainsi, alors que l’ombre de Comac continue de s’étendre sur le domaine des longs-courriers, une nouvelle ère semble se profiler. Airbus et Boeing, les deux éternels rivaux, trouveront-ils un jour en Comac un adversaire à leur taille, capable de redéfinir les règles du jeu dans l’industrie aéronautique?
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